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A Alger, colère et désarroi des passagers d’Aigle Azur

Agglutinés autour du comptoir de l'agence fermée d'Aigle Azur, à l'aéroport d'Alger, dans l'espoir d'une hypothétique ouverture, de nombreux clients…

Agglutinés autour du comptoir de l’agence fermée d’Aigle Azur, à l’aéroport d’Alger, dans l’espoir d’une hypothétique ouverture, de nombreux clients ne cachent pas leur colère et leur désarroi après l’annonce de l’annulation de tous les vols de la compagnie.

En cessation d’activité et dans l’attente d’un repreneur, la compagnie française Aigle Azur cloue tous ses avions au sol vendredi soir au risque de laisser des milliers de passagers bloqués, notamment en Algérie où se concentre 50% à 60% de son activité.

Un responsable de la compagnie à Alger a affirmé à l’AFP qu’il n’y aurait plus aucun vol « à partir de minuit ».

Toute la matinée, l’enregistrement des derniers vols d’Aigle Azur du terminal ouest de la nouvelle aérogare d’Alger s’est déroulé normalement, mais le personnel de la compagnie était régulièrement assailli de questions de passagers devant prendre des vols prévus à partir de samedi.

« Personne ne veut nous donner d’explications. Aigle Azur se contente de nous demander d’attendre », se lamente Fatia Saadoun, une Algérienne de 49 ans arrivée à l’aéroport à 3h du matin. Assise sur ses bagages, elle ne peut contenir ses larmes.

« Je suis venue à Alger pour être aux côtés de ma mère qui a été victime d’un AVC (…) je ne sais pas quand je pourrai rentrer chez moi à Montbéliard », dans l’est de la France.

Après un séjour de dix jours dans le quartier d’El Biar, sur les hauteurs de la capitale, elle devait rentrer à Lyon samedi mais quand elle a été informée que les vols seraient annulés, elle s’est rendue vendredi à l’aéroport dans l’espoir d’obtenir une place vers n’importe quelle ville de l’hexagone.

« Je dois reprendre le travail et j’ai trois enfants qui m’attendent », ajoute Fatia, qui essuie ses larmes avec son foulard.

– « Il faut attendre » –

Non loin de là, une autre femme s’exclame: « S’il vous plaît, aidez-nous, nous sommes dans notre pays quand même ».

« J’ai un billet pour un vol prévu dimanche. En plus, j’ai un rendez-vous à l’hôpital mardi pour y subir une intervention chirurgicale », confie Saida, trentenaire.

Djahida, 46 ans, ne décolère pas. Elle est arrivée à l’aéroport à l’aube pour tenter d’arracher une place à destination de Toulouse où sa fille, étudiante en BTS, doit reprendre ses cours.

« Il n’y avait personne au comptoir de l’agence d’Aigle Azur, et à l’enregistrement, les agents de la compagnie donnaient invariablement la même réponse: il faut attendre », raconte-t-elle.

Djahida jure devant ses compatriotes que sa fille ne « remettra plus les pieds en Algérie ».

« Je vous demande de revenir le 9 septembre (lundi) à midi (11h00 GMT). Nous serons en mesure de vous donner davantage de précisions », se contente d’affirmer le chef d’escale, Mohamed Sahnoun.

Ce dernier tente de rassurer les clients d’Aigle Azur, en leur affirmant qu’ils pourraient se faire rembourser leurs billets auprès des agences de la compagnie.

« Aigle Azur n’aurait pas dû vendre des billets puisque ses responsables savaient qu’elle était en difficultés financières », accuse Kaddour Bada, un retraité qui doit se rendre à Lyon le 15 septembre avec son épouse.

« Ils nous demandent d’attendre », ajoute son épouse.

Mme Dahmani, la quarantaine, campe elle aussi depuis l’aube devant les guichets d’enregistrement d’Aigle Azur.

« J’ai trois enfants qui ont fait le voyage avec moi. Nous sommes coincés car je n’ai pas d’argent pour acheter d’autres billets », lance cette quadragénaire qui doit rentrer à Lyon.

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