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A Bagdad, les basses remplacent les bombes pour les jeunes au Festival d’été

Néons rouges et jeux de lumière ont éclairé des centaines de jeunes Irakiens venus se défouler au son des basses…

Néons rouges et jeux de lumière ont éclairé des centaines de jeunes Irakiens venus se défouler au son des basses et rythmes techno sur un terrain de basketball transformé en club, une scène inédite à Bagdad.

Le terrain du Stade du peuple, au centre de la capitale irakienne, a accueilli vendredi les platines de DJs, une première pour le « Festival d’été ».

Il y a quelques années, le son des basses aurait plutôt été associé au bruit des tirs ou à l’écho des explosions de voitures piégées.

La fête a commencé vendredi par un défilé à moteur: les fiers propriétaires de voitures vintage, moto et quad customisés ont fait vrombir dès midi leurs engins.

Les quelques femmes, parmi les 1.000 participants, ont fait une entrée remarquée avec leurs tenues colorées dans un pays encore conservateur.

Dès que le DJ s’est installé derrière sa table de mixage, jeunes hommes et femmes ont commencé à danser et chanter sur des hits occidentaux mais aussi irakiens.

« J’adore ce genre de musique », confie Layan, vêtue d’un haut en cuir et maquillée avec soin.

« Beaucoup de gens disent que nous sommes influencés par l’Occident. D’accord, mais il n’y a pas de différence pour moi, l’important c’est que je n’ai plus à écouter cette musique en secret chez moi! », se réjouit-elle, le poing levé en l’air.

En près de 40 ans, l’Irak a connu une série de conflits dévastateurs, de la guerre contre l’Iran dans les années 1980 à l’invasion emmenée par les Américains et qui a renversé Saddam Hussein en 2003.

Des conflits internes ont suivi, avant que le groupe Etat islamique (EI) ne proclame un « califat » sur de larges pans du pays en 2014. Fin 2017, l’Irak a déclaré sa victoire territoriale contre les jihadistes de l’EI.

Le festival organisé vendredi est l’un des derniers signes en date qui montrent que le pays entre dans une phase de stabilité relative, accompagnée du retrait de murs de bétons et de checkpoints dans la capitale.

Il y a dix ans, de tels rassemblements auraient été considérés comme dangereux en raison du risque d’attentat suicide. Mais aujourd’hui, cafés et restaurants sont remplis de familles ou de jeunes qui regardent, jusque tard dans la nuit, des groupes de reprise.

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