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A défaut de dialogue direct, la Maison Blanche répond aux Palestiniens sur Twitter

"Qui a dit que les Etats-Unis et l'Autorité palestinienne ne se parlent pas?" Depuis quelques jours, l'un des émissaires de…

« Qui a dit que les Etats-Unis et l’Autorité palestinienne ne se parlent pas? » Depuis quelques jours, l’un des émissaires de Donald Trump a décidé de répondre sur Twitter aux mises en cause des responsables palestiniens, qui refusent de dialoguer avec Washington.

Jason Greenblatt est avec Jared Kushner, le gendre et conseiller du président américain, l’un des deux hommes auxquels le locataire de la Maison Blanche a confié une mission a priori impossible: présenter un plan de paix pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.

Le duo est extrêmement discret et rien ou presque n’a filtré de leur plan, dont la présentation, souvent annoncée comme imminente, a été reportée à plusieurs reprises.

Leur tâche est compliquée par le fait que, depuis que Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, fin 2017, l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas refuse de parler avec l’administration américaine, qu’elle ne considère plus comme un possible médiateur.

Dans sa dernière série de tweets, Jason Greenblatt a répondu mercredi au porte-parole du président Abbas, Nabil Abou Roudeina, qui avait estimé qu’il n’y avait pas de paix possible « sans un accord avec le peuple palestinien ».

« Et bien, M. Nabil, nous sommes d’accord sur quelque chose: il n’y pas de paix sans un accord. Nous y travaillons dur. Vous ne faites rien. Vous ne pouvez pas dire que vous voulez la paix tout en tentant de saper toute chance d’accord », a-t-il lancé.

Cette apostrophe fait suite à plusieurs autres depuis vendredi. Tour à tour, l’émissaire américain a « répondu » à Nabil Abou Roudeina, au numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erekat, ou à Hanan Ashrawi, membre de son comité exécutif, les appelant parfois par leur prénom, sur des sujets aussi variés que la suspension de l’aide américaine, les colonies israéliennes, le sort de Jérusalem ou encore de Gaza.

Par ces tweets, donc, les Etats-Unis « parlent » à l’Autorité palestinienne. « La seule différence c’est que maintenant nous parlons de ces sujets en public sur Twitter, de manière à ce que l’opinion puisse comprendre les positions de chacun », a plaidé Jason Greenblatt en se félicitant de cette « transparence » pour « répondre à la désinformation colportée par certains dirigeants palestiniens ».

Une stratégie assumée donc, ce juriste proche de Donald Trump lorsque le milliardaire était dans le privé ayant salué — toujours sur le réseau social — les premiers articles mentionnant ses tweets.

Face à ce flot de courts messages, Hanan Ashrawi a épinglé « la diplomatie Twitter » qui est selon elle « le triomphe des esprits bornés ». « Un tweet ne peut jamais remplacer un vrai échange à la recherche de vraies solutions », a-t-elle estimé… sur Twitter.

« Ma porte est toujours ouverte si l’Autorité palestinienne veut parler », « vous-même, Saëb et tous vos collègues êtes TOUJOURS les bienvenus pour me rencontrer à la Maison Blanche afin de discuter en personne », lui a répondu Jason Greenblatt.

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