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Accès de fièvre sécessionniste et campagne présidentielle en couverture des journaux camerounais

La célébration symbolique, sur fond de violences la veille, de l'indépendance des régions anglophones, est en vedette des journaux camerounais…

La célébration symbolique, sur fond de violences la veille, de l’indépendance des régions anglophones, est en vedette des journaux camerounais parus mardi, ajoutant au malaise en pleine campagne pour l’élection présidentielle du 7 octobre prochain.Ainsi donc, s’exclame The Guardian Post, les sécessionnistes ont bravé la situation d’état d’urgence décrétée la veille par les autorités dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en prévision d’un 1er octobre souvent objet de manifestations de défiance à l’endroit du pouvoir de Yaoundé.

Dans plusieurs localités, relate le quotidien de langue anglaise, les «Ambazoniens» ont hissé leur drapeau bleu et blanc devant des édifices publics, des résidences privées et autres lieux publics, question de bien montrer qu’ils n’entendent pas se plier aux injonctions ni restrictions d’un pouvoir qu’ils ne reconnaissent plus.

Cette journée fut mouvementée, particulièrement dans le Nord-Ouest, appuie Le Jour, même si les manifestations annoncées par les séparatistes n’ont pas connu l’ampleur que l’on pouvait craindre.

Ce fut quand même un 1er octobre moins heurté que les années antérieures, relativise également Mutations, cependant que Ouest-Littoral, qui n’en est toujours pas revenu sur ces nombreuses détonations entendues ça et là, évoque ces localités fantômes où les pauvres civils, pris entre deux feux, sont désormais assignés à résidence.

Et ils ne sont pas les seuls, renchérit Défis Actuels, car «le Sud-Ouest et le Nord-Ouest effraient les candidats» battant campagne pour l’élection présidentielle : même si certains candidats laissent croire qu’ils feront des escales dans cette partie du pays afin de porter leur message de soutien et de réconfort aux populations meurtries, dans leur agenda, jalousement gardé, des meetings ne sont guère prévus dans cette zone.

A des centaines de kilomètres de là, les régions septentrionales sont dans la tête de tous les prétendants au trône, relève Mutations, se demandant à quel candidat iront finalement les faveurs des électeurs de cette partie du pays, considérée comme le plus grand vivier électoral du Cameroun.

Pour La Météo, la question paraît déjà tranchée : le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) est la formation la mieux implantée dans l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord, et son candidat, Paul Biya, a encore eu la confirmation de la cote d’amour auprès des populations du septentrion à l’occasion de son meeting de samedi dernier à Maroua, le chef-lieu de la dernière région citée.

«Le Grand-Nord confirme son soutien à Paul Biya», titre Sans Détour qui voit le terrain de la victoire d’ores et déjà balisé.

M. Biya peut d’autant plus se sentir à l’aise, que ce soit dans le septentrion ou ailleurs, que, selon Ouest-Littoral, l’idée de candidature unique de l’opposition est désormais enterrée, un serpent de mer servi à la population à chaque rendez-vous présidentiel, et qui cette fois encore se heurte aux égoïsmes et aux petits calculs mesquins.

Le miracle est possible, ainsi que l’a annoncé la Conférence épiscopale nationale (CENC), tacle Ouest-Echos qui voit Maurice Kamto, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), «aux portes d’Etoudi», du nom du palais présidentiel.

A 5 jours du scrutin, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune s’intéresse, quant à lui, à cette dernière ligne droite au cours de laquelle chaque prétendant à la magistrature suprême corrige, revoit ou densifie sa stratégie pour la dernière ligne droite appelée à intervenir samedi soir.

Et, pendant ce sprint final, il va falloir, alerte Le Messager, garder un œil curieux sur les responsables de la préfectorale, souvent considérés comme les agents électoraux du régime sur le terrain, et qui viennent de recevoir d’importantes dotations financières du gouvernement pris «en flagrant délit de corruption» : «Terrorisé par la montée en puissance de certains partis politiques en course vers le scrutin du 7 octobre prochain, le gouvernement met des millions de CFA pour corrompre les gouverneurs et autorités administratives aux fions de truquer les élections.»

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