Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a écarté mardi tout risque de sanction internationale s’il engage sa réforme agraire controversée, qui prévoit notamment des expropriations sans indemnisation au profit de la majorité noire du pays.
« Je n’ai aucune raison de croire qu’un quelconque pays punira l’Afrique du Sud si nous prenons des décisions qui sont constitutionnelles, légales et respectent le droit international », a assuré M. Ramaphosa devant le Parlement.
Le chef de l’Etat a engagé il y a quelques mois un projet de réforme foncière pour, dit-il, « réparer l’injustice historique grave » commise à l’égard de la majorité noire pendant la période coloniale et le régime raciste de l’apartheid.
Aujourd’hui, la minorité blanche (8% de la population) possède 72% des fermes contre « 4% seulement » pour les Noirs (80% de la population), selon le président. Il envisage donc de modifier la Constitution pour autoriser des expropriations sans indemnisation.
De nombreux Noirs applaudissent le projet, mais les Blancs s’en inquiètent ouvertement.
La controverse a pris un tour international en août, lorsque Donald Trump a dénoncé sur Twitter les « expropriations » et les « meurtres de grande ampleur » dont seraient, selon lui, victimes les fermiers blancs sud-africains.
M. Ramaphosa a fait allusion mardi au tweet de son homologue américain en disant qu’il allait « continuer à instruire ceux qui s’intéressent à nos affaires (…) ceux qui n’auraient pas compris ce qui s’est passé chez nous ».
La sortie de l’hôte de la Maison blanche sur ce sujet très sensible a suscité de vives réactions en Afrique du Sud.
« L’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent, elle n’appartient pas à Donald Trump », avait riposté le président sud-africain, « qu’il s’occupe de son Amérique, nous nous occuperons de l’Afrique du Sud ».
Cyril Ramaphosa a assuré mardi aux parlementaires n’avoir reçu « aucune communication » officielle américaine sur sa réforme.