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Algérie: dates-clés de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika

Rappel des principales dates de la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, qui a démissionné mardi après plus d'un mois d'une…

Rappel des principales dates de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, qui a démissionné mardi après plus d’un mois d’une contestation populaire sans précédent depuis sa première élection en 1999.

– « Réconciliation » –

Le 15 avril 1999, M. Bouteflika, adoubé par l’armée, est élu à la présidence (73,79%) en pleine guerre civile. Son élection est contestée par ses six adversaires qui s’étaient retirés du scrutin en affirmant que les « jeux étaient faits ».

Le 16 septembre, il obtient un oui massif au référendum sur l’amnistie des islamistes n’ayant pas commis de crimes de sang et de viols et se soumettant à l’autorité de l’Etat.

Après sa réélection en 2004, un nouveau référendum permet l’adoption d’une « Charte pour la paix et la réconciliation », offrant le « pardon » aux islamistes encore dans le maquis en échange de leur reddition.

La guerre civile avait commencé début 1992 après la décision des autorités d’annuler les législatives à la suite de la large avance au 1er tour des islamistes du Front islamique du salut (FIS), dissous par la suite. Elle a fait 200.000 morts (officiel). Près de 15.000 islamistes ont déposé les armes depuis 1999.

– Attaques islamistes –

Le 11 avril 2007, deux attentats quasi simultanés à Alger, dont l’un visant le Palais du gouvernement, sont revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien.

Le 6 septembre, le cortège de M. Bouteflika est la cible d’un attentat suicide, et le 11 décembre deux attaques visent le siège du Conseil constitutionnel et des agences de l’ONU, également revendiqués par Aqmi.

En janvier 2013, une prise d’otages spectaculaire sur le site gazier d’In Amenas (1.300 km au sud-est d’Alger) est menée par un commando islamiste. Elle prend fin après un assaut des forces spéciales: 40 salariés et 29 assaillants tués.

– Mandats illimités –

En 2008, le Parlement adopte une révision de la Constitution supprimant la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. M. Bouteflika est élu (90,24%) pour un 3e mandat en 2009.

En janvier 2011, des émeutes contre le coût de la vie font cinq morts et plus de 800 blessés. M. Bouteflika annonce des réformes jugées insuffisantes par l’opposition.

En 2012 puis 2017, l’alliance soutenant M. Bouteflika, formée du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et du Rassemblement pour la démocratie (RND), conserve la majorité absolue au Parlement.

– Santé défaillante et 4e mandat –

En avril-juillet 2013, un accident vasculaire cérébral (AVC) laisse M. Bouteflika affaibli et souffrant d’importantes séquelles. En septembre, il marque pourtant son autorité avec un important remaniement ministériel et réduit l’influence des services secrets.

En 2014, il est réélu (81,49%) pour un 4e mandat. Il prête serment en fauteuil roulant et sera de nouveau hospitalisé à plusieurs reprises en Europe.

– Lutte de clans –

Le 30 janvier 2016, la présidence dissout le DRS (Département du renseignement et de la sécurité), considéré comme un « Etat dans l’Etat » et dont le patron, le puissant général Mohamed Mediene dit « Toufik », avait été limogé en septembre.

Le 15 août 2017, le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est limogé, trois mois après sa nomination, sur fond de lutte de clans. Il est remplacé par Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du chef de l’Etat.

– Contestation –

Le 10 février 2019, Abdelaziz Bouteflika annonce qu’il briguera un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril.

Le 22, des dizaines de milliers de personnes défilent contre cette candidature. C’est le début d’une contestation inédite contre le chef de l’Etat.

Le 11 mars, le président annonce renoncer à briguer un 5e mandat et reporter la présidentielle, tout en prolongeant de fait son mandat, jusqu’à un prochain scrutin. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia est remplacé par le ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui.

Le 26, le chef d’état-major de l’armée propose que M. Bouteflika soit déclaré inapte à exercer le pouvoir en vertu de la Constitution ou qu’il démissionne.

Le 29, les Algériens défilent à nouveau en masse, pour le sixième vendredi consécutif. « Le peuple veut que vous partiez tous! », scande la foule à Alger.

Outre ces rassemblements, de multiples manifestations de médecins, d’étudiants, de journalistes, d’avocats, d’ingénieurs et de chercheurs ont contribué à maintenir la pression en faveur de changements profonds.

– Démission –

Le 1er avril, la présidence de la République annonce que M. Bouteflika démissionnera avant l’expiration de son mandat le 28 avril.

Le 2, le chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd Salah, demande que soit « appliquée immédiatement » la procédure constitutionnelle permettant d’écarter le président du pouvoir. Selon l’armée, l’annonce la veille de sa démission avant la fin de son mandat n’émane pas du chef de l’Etat, mais « d’entités non constitutionnelles et non habilitées ».

Peu après, M. Bouteflika informe le Conseil constitutionnel de sa démission à compter du jour-même, selon les médias officiels qui citent la présidence de la République.

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