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Algérie: la présidentielle, « solution idéale » de sortie de crise

La présidentielle prévue le 4 juillet en Algérie pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, scrutin refusé par le mouvement…

La présidentielle prévue le 4 juillet en Algérie pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, scrutin refusé par le mouvement de contestation actuel, est la « solution idéale » pour sortir de la crise, a affirmé mardi le chef d’état-major de l’armée.

Le général Ahmed Gaïd Salah, devenu de facto l’homme fort du pays depuis la démission le 2 avril du président Bouteflika, a exclu que l’armée s’écarte du cadre constitutionnel « quelles que soient les circonstances », opposant implicitement une fin de non recevoir aux revendications des manifestants qui réclament la mise en place d’institutions de transition ad hoc pour gérer l’après-Bouteflika.

Le mouvement de contestation dont l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février reste mobilisé, notamment chaque vendredi, pour réclamer le départ de l’ensemble du « système » au pouvoir, le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui, deux anciens proches de M. Bouteflika, en tête.

Les manifestants refusent que la présidentielle devant élire le successeur de M. Bouteflika soit organisée par les structures et l’appareil hérités de celui qui fut à la tête algérien durant 20 ans, incapables selon eux de garantir un scrutin libre et équitable.

Dans un nouveau discours prononcé lors d’une de ses régulières visites sur le terrain, le général Gaïd Salah a par ailleurs assuré que l’armée veillerait à ce que la justice soit préservée des « pressions ou diktats » dans ses enquêtes sur les dossiers de corruption visant des personnalités liées au régime.

La Justice enquêtera « loin de toute démarche sélective ou conjoncturelle, sans exclure aucun dossier et en se gardant de toute mesure arbitraire ou de règlement de comptes », a précisé le général Gaïd Salah.

Le ministère de la Défense a connaissance de « plusieurs dossiers lourds de corruption », concernant « des faits de spoliation des fonds publics avec des chiffres et des montants faramineux », que les services de sécurité ont mis « à la disposition de la justice », a-t-il poursuivi.

Depuis le départ du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika sous la pression d’un mouvement inédit de contestation, la justice a indiqué avoir ouvert une série d’enquêtes sur des faits de corruption visant plusieurs puissants hommes d’affaires et hauts responsables de l’Etat.

Mardi, le Parquet d’Alger a entendu durant plusieurs heures Ahmed Ouyahia, quatre fois Premier ministre depuis 1995, dont trois fois sous la présidence de M. Bouteflika, en lien avec des dossiers de « dilapidation de fonds publics et d’avantages indus ».

M. Ouyahia a quitté le tribunal dans l’après-midi sans faire de déclaration, conspué par une foule rassemblée aux abords. Il n’a pas été possible de savoir dans l’immédiat si M. Ouyahia a été ou non inculpé et, le cas échéant, placé ou non sous contrôle judiciaire.

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