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Algérie: un maire limogé au lendemain d’une manifestation hostile au président

Un maire algérien a été limogé au lendemain d'une manifestation hostile au chef de l'Etat, déclenchée par la décision de…

Un maire algérien a été limogé au lendemain d’une manifestation hostile au chef de l’Etat, déclenchée par la décision de l’édile d’interdire l’accès de sa mairie à un candidat déclaré à la présidentielle, a indiqué mercredi un responsable local.

Mardi, quelques centaines de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Khenchela, à 500 km au sud-est d’Alger, pour protester contre la décision du maire de fermer –illégalement– les portes du bâtiment à Rachid Nekkaz, un candidat déclaré à la présidentielle du 18 avril.

M. Nekkaz avait annoncé sur les réseaux sociaux qu’il se rendait à la mairie pour y recueillir et faire légaliser des parrainages d’électeurs, comme l’exige la loi électorale.

Le maire, Kamal Hachouf, membre du Front de libération nationale (FLN) –parti du président algérien Abdelaziz Bouteflika–, avait en retour prévenu qu’il lui en interdirait l’accès.

Durant ce rassemblement, selon une vidéo circulant sur internet, une ou plusieurs personnes sont montées sur le toit de la mairie et ont décroché une photo géante du président Bouteflika, qui recouvrait une partie de la façade à côté du drapeau algérien.

« Enlève la photo, laisse le drapeau! », scandent, sur cette vidéo, les manifestants venus soutenir M. Nekkaz, qui a déjà tenté de se présenter à la présidentielle algérienne de 2014, en vain.

Un responsable de la wilaya (préfecture) de Khenchela a indiqué mercredi à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, que « le maire avait été démis de ses fonctions par le wali », le préfet.

« J’ignore pour le moment si cette décision est liée aux incidents survenus hier (mardi) devant la mairie », a-t-il ajouté.

Les autorités algériennes ont mis en garde ces derniers jours les « fauteurs de trouble », après plusieurs rassemblements d’ampleur diverses lors du week-end contre le 5e mandat que brigue le 18 avril M. Bouteflika, au pouvoir depuis 1999.

Constamment réélu depuis 2004 avec plus de 80% des voix au 1er tour, M. Bouteflika est affaibli par les séquelles d’un AVC dont il a été victime en 2013 et qui l’a cloué dans un fauteuil roulant.

Plusieurs appels à manifester vendredi à travers le pays contre ce 5e mandat ont été lancés sur les réseaux sociaux, sans pour l’heure que le mouvement apparaisse réellement structuré.

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