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Angola, incarcéré, le fils de l’ex-président en grève de la faim

Le fils de l'ancien président angolais José Eduardo dos Santos, incarcéré lundi dans une prison de Luanda dans une affaire…

Le fils de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, incarcéré lundi dans une prison de Luanda dans une affaire de détournement de fonds, a entamé une grève de la faim, a-t-on appris jeudi de sources pénitentiaires.

« Il refuse de s’alimenter depuis mardi. Sa famille lui apporte de la nourriture mais il ne la mange pas », a rapporté à l’AFP une de ses sources, qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat.

Ancien patron du fonds souverain angolais, Jose Filomeno dos Santos, 40 ans, a été placé en détention provisoire dans la prison Sao Paulo sur ordre du parquet général du pays.

Surnommé Zenu, il a été inculpé en mars dernier de « fraude, détournement de fonds, trafic d’influence, blanchiment d’argent et association criminelle » pour avoir mis au point une gigantesque fraude qui aurait pu lui permettre de détourner, avec plusieurs complices, jusqu’à 1,5 milliard de dollars.

Il est le premier membre de la famille de l’ex-président dos Santos à être incarcéré depuis l’arrivée au pouvoir il y a un an de son successeur, Joao Lourenço.

Ancien cacique du régime, M. Lourenço a limogé la plupart des proches de son prédécesseur de la tête des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire du pays, au nom de la lutte contre la corruption.

Le fils dos Santos a été remercié en janvier dernier, tout comme sa demi-soeur, Isabel, écartée de la direction de la compagnie nationale pétrolière, la Sonangol.

Toujours députée du parti au pouvoir, la demi-soeur de Jose Filomeno, « Tchizé » dos Santos, a volé jeudi à son secours.

« Il n’y a aucune preuve des crimes dont il est accusé », a-t-elle lancé dans un message à l’intention de la presse publié sur les réseaux sociaux. « J’espère que sa vie n’est pas en danger », a ajouté l’élue, s’inquiétant de rumeurs sur son état de santé.

Le ministre de la Justice, Francisco Queiros, a défendu jeudi les arrestations récentes de plusieurs hauts dignitaires de l’ancien régime, qu’il a qualifiées de « normales ». « Il y a une volonté de toutes les institutions angolaises de lutter contre la corruption (et de) changer les comportements », a-t-il estimé.

Mercredi, des dizaines de curieux ont défilé devant la prison Sao Paulo en quête d’une confirmation de la présence du fils de leur ancien président, a rapporté un journaliste de l’AFP.

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