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Après Berlin, Macron en Belgique pour une rare visite d’Etat

Après Berlin dimanche, Emmanuel Macron entame lundi une visite de deux jours en Belgique, une rare visite d'Etat qui vise…

Après Berlin dimanche, Emmanuel Macron entame lundi une visite de deux jours en Belgique, une rare visite d’Etat qui vise à approfondir les bonnes relations franco-belges, au moment où l’UE traverse des turbulences liées à la montée des populismes.

Cette visite arrive après la polémique déclenchée par la récente décision de la Belgique d’acheter des avions de chasse américains F-35 au lieu d’appareils européens. Un choix qui avait été « regretté » par Emmanuel Macron et jugé contraire « aux intérêts européens ».

Mais Paris veut tourner la page. « C’est un choix souverain du gouvernement belge », a affirmé l’Elysée avant la visite.

L’amertume a été en partie effacée par l’annonce par Bruxelles de l’achat de plus de 400 blindés français pour environ 1,5 milliard d’euros.

Entre les deux pays, les frictions sont d’autant plus visibles qu’elles sont rares, et les relations sont jugées « excellentes » par Paris.

– « Voisin, ami, cousin » –

« Nos voisins, nos amis, nos cousins », titrait samedi La Libre Belgique dans un éditorial, estimant que les deux pays « s’enlacent humainement, économiquement, spirituellement ».

Cette proximité semble presque trop évidente pour être fréquemment célébrée. Ainsi, les deux capitales sont bien en peine de retrouver le souvenir d’une précédente visite d’Etat, le plus haut niveau protocolaire.

Pour les Belges, elle remonte à près d’un demi-siècle, lors de la venue de Georges Pompidou en 1971. Mais le protocole français l’a classée parmi les visites officielles et non d’Etat.

Pour Emmanuel Macron, cette visite s’inscrit aussi dans sa tournée de tous les pays de l’Union européenne: il en a déjà visité 19 sur 27 depuis son arrivée au pouvoir il y a un an et demi.

Alors que l’UE est confrontée à une hostilité croissante au projet européen et qu’un sommet dimanche prochain devrait entériner un accord sur la sortie du Royaume-Uni, cette visite « permettra aussi aux dirigeants des deux pays de dire haut et fort leur passion pour l’Europe », espérait samedi La Libre Belgique.

Dimanche à Berlin, à six mois des élections euopéennes, M. Macron a mis la pression sur Angela Merkel en demandant une refondation de l’Europe face au risque de « chaos mondial ».

Lors de la visite en Belgique, dont la capitale accueille nombre d’institutions européennes, le thème de l’Europe sera au centre d’un débat mardi avec des étudiants de l’université de Louvain-La-Neuve en Wallonie, en présence de M. Macron et du Premier ministre belge Charles Michel.

Agés de 40 et 42 ans, les deux hommes affichent très souvent leur bonne entente lors des conseils européens.

– Une autre image de Molenbeek –

Accompagné de son épouse Brigitte, Emmanuel Macron sera accueilli lundi en fin de matinée par le roi Philippe et la reine Mathilde, devant le Palais royal à Bruxelles.

Avant un banquet royal le soir, les deux couples visiteront le musée des Beaux-Arts de Gand pour admirer la rénovation d’un chef-d’oeuvre mondialement connu, « L’Agneau mystique », peint au début du XVe siècle par les frères Van Eyck. Une occasion pour Emmanuel Macron de saluer la Flandre, dont les liens sont moins proches avec la France, essentiellement pour des raisons linguistiques.

Il abordera lundi à Bruxelles les dossiers frontaliers, politiques et économiques avec Charles Michel, libéral francophone qui dirige depuis 2014 un gouvernement de coalition de centre droit.

Cette visite sera aussi l’occasion de montrer mardi au président Macron un autre visage de Molenbeek, commune de l’agglomération bruxelloise devenue aux yeux du monde un fief de jihadistes après les attentats parisiens de novembre 2015, car plusieurs de leurs auteurs en étaient originaires.

Emmanuel Macron et le roi Philippe y seront accueillis à l’espace de coworking LaVallée, qui héberge environ 150 jeunes artistes et entrepreneurs des métiers de la culture.

Emmanuel Macron terminera son déplacement par une rencontre avec un échantillon des quelque 250.000 Français installés outre-Quiévrain.

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