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Après les Etats-Unis, le Mozambique demande l’extradition d’un ex-ministre mozambicain

Le Mozambique a demandé l'extradition de son ex-ministre des Finances Manuel Chang, arrêté à Johannesburg sur mandat de la justice…

Le Mozambique a demandé l’extradition de son ex-ministre des Finances Manuel Chang, arrêté à Johannesburg sur mandat de la justice américaine dans le cadre d’un vaste scandale de corruption, a indiqué vendredi le parquet sud-africain.

M. Chang, 63 ans, est accusé d’avoir touché 5 millions de dollars de pots-de-vin pour des prêts frauduleux à des entreprises publiques mozambicaines.

« Nous avons reçu une demande d’extradition du procureur général de la République du Mozambique que nous devons étudier », a annoncé vendredi le procureur J.J. du Toit devant le tribunal de Kempton Park, près de Johannesburg, où l’ex-ministre a brièvement comparu.

Cette nouvelle demande d’extradition date du 10 janvier, selon une source judiciaire qui a requis l’anonymat.

Le parquet mozambicain, qui a ouvert sa propre enquête sur cette affaire dite de la « dette cachée », avait révélé la semaine dernière le nom de 18 personnes impliquées « financièrement », dont celui de M. Chang.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) s’est étonnée vendredi de la demande d’extradition de Maputo.

« Avant le mandat d’arrêt des Etats-Unis, Chang n’était pas recherché chez lui. Soudain le parquet le veut à Maputo », a relevé Zenaida Machado, spécialiste du Mozambique.

Tous les autres coaccusés sont à Maputo et « aucun n’a été arrêté », a-t-elle ajouté sur son compte Twitter.

Aux Etats-Unis, Manuel Chang est accusé de conspiration à des fins d' »escroquerie en ligne », « fraude aux assurances » et « blanchiment d’argent ». La justice lui reproche d’avoir autorisé à partir de 2012 des entreprises publiques de son pays à contracter des prêts secrets pour 2,2 milliards de dollars.

L’affaire a mis au jour en 2016 un vaste système de corruption impliquant le sommet de l’Etat mozambicain, des banques et le groupe du milliardaire franco-libanais Iskandar Safa.

L’ancien ministre est le premier « gros poisson » présumé du dossier pris dans les filets de la justice. Trois ex-collaborateurs du Crédit suisse ont également été inculpés à Londres en janvier, avant d’être remis en liberté sous caution.

La justice américaine s’est saisie du dossier car une partie des fonds au coeur du scandale a transité par les Etats-Unis.

Vendredi, Manuel Chang a comparu brièvement devant la justice sud-africaine, qui devait statuer sur sa demande de libération conditionnelle.

Mais ses avocats ont finalement retiré leur demande à la suite de l’annonce de la demande mozambicaine. La prochaine audience a été fixée au 5 février.

Le procureur sud-africain a par ailleurs révélé ne pas avoir encore reçu la demande d’extradition américaine.

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