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Arron Banks, argentier des pro-Brexit et millionnaire provocateur

Arron Banks, cofondateur et grand argentier du mouvement pro-Brexit Leave.EU, est un millionnaire britannique provocateur, aujourd'hui sous le radar de…

Arron Banks, cofondateur et grand argentier du mouvement pro-Brexit Leave.EU, est un millionnaire britannique provocateur, aujourd’hui sous le radar de la police pour des irrégularités présumées dans le financement de la campagne du référendum de juin 2016.

Leave.EU, né en 2015 pour défendre la sortie du Royaume-Uni de l’UE, n’avait pas été choisi par la Commission électorale pour être la campagne officielle du camp des pro-Brexit. Mais, très présent sur les réseaux sociaux, il a joué un rôle décisif dans le vote des Britanniques en faveur du Brexit.

Grand architecte de cette campagne pour le Brexit, Arron Banks, 52 ans, aurait versé plus de 8 millions de livres sterling à la campagne du Leave, ce qui fait de ce chef d’entreprise de Bristol le plus grand donateur de la politique britannique.

Cela lui vaut aussi de faire l’objet d’une enquête criminelle sur l’origine de ce financement, la Commission électorale soupçonnant une provenance de sources non autorisées, des sociétés offshore.

Le millionnaire a débuté sa carrière dans l’assurance, à Lloyd’s of London, et fait fortune dans le secteur en créant diverses entreprises dont GoSkippy.com.

Membre de longue date et donateur du Parti conservateur, il en a claqué la porte en octobre 2014 pour rejoindre les rangs du parti europhobe et anti-immigration Ukip, afin de défendre la sortie de l’UE. Leur cible: les classes populaires se sentant laissées pour compte, déconnectées de Bruxelles et désemparées face à l’immigration.

Arron Banks fait alors un don de 100.000 pounds à Ukip, qu’il porte finalement à 1 million, bien décidé à faire parler de lui après que le patron des Tories de l’époque, William Hague, l’eut dédaigné en affirmant ne pas le connaître.

Avec son ami, le cofondateur de l’Ukip Nigel Farage, et l’homme d’affaires Andy Wigmore, ils se surnomment « les bad boys du Brexit » (« les mauvais garçons du Brexit »).

Le trio est reçu par Donald Trump en novembre 2016 à New York, Nigel Farage étant alors la premier responsable politique britannique à rencontrer le président américain fraichement élu, dont la campagne a inspiré la leur.

Influencé par la scène politique et médiatique américaine, Arron Banks a aussi créé en 2017 Westmonster, un site ultraconservateur et anti-establishment s’inspirant du site de « l’alt-right » américaine Breitbart.

– Connexions russes –

Si Arron Banks gagne une bataille avec la victoire du vote « Leave » lors du référendum de 2016, des soupçons émergent sur le financement de la campagne et sur ses connexions russes.

Entendu en juin 2018 devant une commission parlementaire enquêtant sur le phénomène des « fake news », il reconnaît deux déjeuners avec l’ambassadeur russe au Royaume-Uni mais nie avoir été en « contact constant » avec des responsables russes au moment du référendum sur le Brexit.

Provocateur, il accuse à son tour le Parlement d’être le plus grand fournisseur de « fake news » du pays et les députés qui lui font face d’être tous en faveur du maintien dans l’UE.

Né le 22 mars 1966, Arron Banks a grandi à Basingstoke (sud-est de l’Angleterrre). Enfant, il s’est fait renvoyer de deux écoles en raison de son comportement. En 2001, il a épousé en secondes noces la Russe Ekaterina Paderina et a cinq enfants issus de ses deux mariages.

Désormais visé par une enquête pour irrégularités présumées dans le financement de la campagne référendaire, le millionnaire se dit « confiant » que les « allégations ridicules » qui le visent seront balayées – tout en publiant sur Twitter une photo de lui pêchant dans les Bermudes.

En attendant, il cherche toujours à peser sur le destin du pays.

En août, il a tenté de rejoindre à nouveau le Parti conservateur, dans le but d’influer sur le choix du nouveau leader du parti afin que celui-ci soit un fervent Brexiter, dans l’hypothèse où la Première ministre Theresa May viendrait à démissionner. Il avait exhorté les quelque 90.000 membres de son mouvement et 1,4 million d’abonnés sur les réseaux sociaux à faire de même.

Mais les Tories ont refusé la carte de membre au millionnaire, désormais indésirable.

Pour Arron Banks, le combat continue sur les réseaux sociaux. Il « déteste le politiquement correct et les politiciens de carrière », a déclaré Nigel Farage au magazine New Statesman. « Quand il se lâche, il s’éclate ».

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