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Attaque jihadiste au Kenya: les démineurs et équipes cynophiles à pied d’oeuvre

Accompagnées de démineurs et d'équipes cynophiles, les forces de sécurité kényanes ont repris jeudi une fouille minutieuse du complexe hôtelier…

Accompagnées de démineurs et d’équipes cynophiles, les forces de sécurité kényanes ont repris jeudi une fouille minutieuse du complexe hôtelier attaqué par un commando de cinq islamistes radicaux, qui a tué 21 personnes.

Revendiquée par les islamistes somaliens shebab, l’attaque a pris fin mercredi matin après un siège de près de vingt heures, avec la mort des deux derniers assaillants retranchés dans un des bâtiments du complexe regroupant un hôtel, des restaurants et des bureaux.

Depuis, les équipes spécialisées dépêchées sur place mènent un travail de recherche d’éventuels explosifs et victimes.

« Nous sommes confiants quant au fait qu’il n’y a plus personne là-bas », a indiqué à l’AFP un gradé de la police kényane participant à l’opération. « Mais dans une situation comme celle-ci, on ne peut pas être totalement sûr tant que ce n’est pas fini ».

« Nous sommes à nouveau rentrés avec des chiens renifleurs et des experts en explosifs qui passent tout au peigne fin, parce que nous avons trouvé hier des grenades laissées par ces gens (les assaillants, ndlr) », a ajouté la même source.

La police a à cet égard prévenu la population de ne pas s’inquiéter de fortes explosions contrôlées qui seront réalisées par les équipes de déminage dans le complexe hôtelier.

Des images de vidéosurveillance montrent un des assaillants restant quelques dizaines de seconde devant la terrasse d’un restaurant du complexe DusitD2, avant de se faire sauter. Les quatre autres assaillants ont plus tard été tués par les forces de sécurité.

Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont indiqué mercredi avoir agi en représailles au transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, selon le centre américain de surveillance des sites internet jihadistes SITE.

Le groupe affirme que ses combattants ont suivi les instructions du chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, de s’en prendre à des intérêts occidentaux et israéliens.

– Rescapé du 11 septembre –

L’enquête en cours a permis d’identifier un des membres du commando et la maison dans laquelle il vivait à Ruaka, une commune populaire au nord de Nairobi, qui a été perquisitionnée mercredi.

Identifié comme Ali Salim Gichunge, il a été retrouvé à l’aide de la voiture utilisée par les assaillants. La femme d’une vingtaine d’années avec qui il vivait, Violet Kemunto Omwoyo, a été arrêtée, au même titre qu’un deuxième suspect.

« Nous l’interrogeons (Violet Kemunto Omwoyo, ndlr) pour en savoir plus sur l’attaque, parce qu’elle n’est pas innocente », a indiqué à l’AFP un détective ayant participé à l’opération menée sur la maison, sous couvert de l’anonymat.

Il a expliqué que la police a découvert « une énorme trou creusé dans une des chambres et où des armes à feu avaient été stockés ». »Des voisins nous ont dit que le couple prévoyait de déménager, car ils avaient mis leurs affaires en vente ».

Selon le quotidien The Standard, Mme Omwoyo avait écrit « nous déménageons hors de Nairobi cette semaine » dans une annonce publiée sur les réseaux sociaux, où elle met en vente des vêtements et des meubles.

Quelque 700 personnes ont été évacuées du complexe hôtelier pendant l’opération menée par les forces de sécurité.

Parmi les 21 victimes figurent deux Kényans d’ethnie somali travaillant sur un projet nommé le Fonds de Stabilité pour la Somalie, un policier ayant succombé à ses blessures et un Kényan auteur d’un blog sur le football.

Un Américain, rescapé des attentats du 11 septembre 2001 et co-fondateur d’une société spécialisée dans des projets d’économie durable pour les pays en voie de développement, ainsi qu’une homme possédant les nationalités britannique et sud-africaine, figurent également parmi les victimes.

La Croix-rouge kényane a de son côté indiqué que 19 personnes restent portées disparues par leurs proches.

« Cela ne veut pas nécessairement dire qu’ils étaient au Dusit au moment de l’attaque, mais plutôt que leurs proches soupçonnent qu’ils pouvaient s’y trouver et qu’ils n’ont pas de nouvelles de leur part depuis l’attaque », a précisé à l’AFP Florence Ogola, porte-parole de la Croix-rouge.

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