Plusieurs juges de la Cour constitutionnelle du Malawi chargés d’examiner les recours en annulation de l’élection présidentielle de mai ont fait l’objet de tentatives de corruption, a accusé le président de l’institution, qui a porté plainte.
Le chef du Bureau indépendant en charge de la lutte contre la corruption (ACB), Reyneck Matemba, a confirmé lundi à l’AFP avoir reçu une plainte à ce sujet de la part du chef de la Cour constitutionnelle, Andrew Nyirenda.
« Nous ne publierons pas à ce stade les noms des suspects », a ajouté M. Matemba, « nous devons passer le dossier en revue avant de rendre ces informations publiques ».
La plus haute institution judiciaire malawite doit rendre d’ici à la fin du mois un arrêt très attendu sur le contentieux électoral.
Au pouvoir depuis 2014, le président Peter Mutharika a été réélu en mai dernier avec 38,57% des suffrages, selon les résultats de la Commission électorale, devant le principal représentant de l’opposition Saulos Chilima (35,41%).
Avec le candidat malheureux d’un autre parti, le perdant a aussitôt dénoncé des irrégularités, dont un nombre, à leurs yeux anormalement élevé, de procès-verbaux de dépouillement raturés avec du blanc à effacer, et a saisi la Cour constitutionnelle.
Le camp du vainqueur a nié farouchement toute fraude, mais l’opposition a maintenu la pression en multipliant les manifestations de protestation dans tout le pays, souvent émaillées de violents incidents avec la police.
Depuis que le Malawi a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1964, jamais les résultats de ses élections présidentielles n’avaient été contestés devant la justice.
D’ici fin janvier, la Cour constitutionnelle doit valider ou annuler le scrutin de mai.