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Au Yémen, les séparatistes encerclent des forces gouvernementales dans le Sud

Plus d'une semaine après avoir pris la ville d'Aden, les forces séparatistes ont encerclé mardi deux QG des forces du…

Plus d’une semaine après avoir pris la ville d’Aden, les forces séparatistes ont encerclé mardi deux QG des forces du gouvernement yéménite dans la province d’Abyane, dans le sud du Yémen, en exigeant leur reddition, selon des responsables des deux côtés.

Cette opération prolonge l’action militaire à Aden, la grande ville méridionale, d’où les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC), ont chassé des forces du gouvernement auxquelles ils sont pourtant théoriquement alliés face aux rebelles Houthis.

Elle intervient aussi après le retrait des forces du STC de certains bâtiments publics d’Aden à la suite d’une médiation de l’Arabie saoudite, qui conduit la coalition contre les Houthis au Yémen.

Les unités du STC n’ont en revanche pas cédé les positions militaires prises dans cette ville siège du gouvernement yéménite depuis que la capitale Sanaa est sous contrôle des Houthis.

Les forces favorables à une indépendance du sud du Yémen encerclent à présent le QG des forces spéciales du gouvernement à Zinjibar, capitale de la province d’Abyane, a indiqué sur Twitter le ministre de l’Information, Mouammar a-Iryani.

Selon lui, les séparatistes exigent des soldats des forces spéciales qu’ils se rendent, faute de quoi ils subiront « un assaut ».

Un deuxième caserne encerclée, située à Al-Kaud, à la frontière entre les provinces d’Aden et d’Abyane, abrite des unités de la police militaire.

Le porte-parole du STC, Nizar Haitham, a confirmé à l’AFP que deux QG des forces du gouvernement étaient encerclés par les forces séparatistes.

« Deux campements militaires ont été encerclés dans le cadre d’une opération de sécurité des unités du +Cordon de sécurité+ », une force relevant du STC, a-t-il indiqué.

Selon lui, « des éléments menaçant la sécurité et la stabilité ont trouvé refuge dans les deux campements ».

« Jusqu’ici, ces éléments n’ont pas été neutralisés et les deux campements n’ont pas été pris » par le STC, a précisé M. Haitham.

On ignore les effectifs des forces du gouvernement encerclées dans les deux positions militaires.

– « escalade injustifiée » –

Des responsables du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi ont condamné ces actions des forces séparatistes qui semblent vouloir prendre le contrôle de la province d’Abyane, après avoir assis leur présence dans celle d’Aden.

« C’est une escalade injustifiée de la part des forces du STC qui sont soutenues par les Emirats arabes unis », s’est indigné sur Twitter Mohammed al-Hadhrami, vice-ministre des Affaires étrangères.

« Ces actes inacceptables vont faire échouer les efforts de médiation de l’Arabie saoudite », a-t-il prévenu.

Ce responsable a vivement critiqué les Emirats arabes unis pour leur soutien aux séparatistes. « Nous sommes contre la poursuite de l’aide financière et militaire des Emirats aux forces hors-la-loi du STC », a-t-dit.

« Nous renouvelons notre demande d’arrêter totalement et immédiatement cette aide », a-t-il poursuivi.

Les Emirats et l’Arabie saoudite sont les deux principaux piliers de la coalition luttant contre les Houthis depuis mars 2015.

Mais les Emiratis appuient le STC tandis que les Saoudiens soutiennent le gouvernement de M. Hadi qui s’est d’ailleurs exilé à Ryad.

Les deux pays n’ont cependant cessé d’appeler au dialogue et l’Arabie saoudite a proposé d’accueillir une rencontre entre le gouvernement yéménite et le STC.

Ce dernier s’est dit ouvert à un dialogue mais a exclu tout retrait des positions militaires à Aden.

« Si on se retire de ces positions il n’y aura plus rien à négocier », a déclaré M. Haitham, porte-parole du STC au quotidien saoudien Asharq al-Awsat paraissant mardi.

L’émissaire de l’ONU au Yémen Martin Griffiths a indiqué pour sa part avoir évoqué avec le prince Khaled ben Salmane, vice-ministre saoudien de la Défense les moyens de « rétablir l’ordre et d’assurer la stabilité dans le sud du Yémen ».

La guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts dont de nombreux civils d’après des ONG, et plongé le pays dans la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU.

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