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Benjamin Smith, un « fin tacticien » pour reprendre les rênes d’Air France-KLM

Le numéro 2 d'Air Canada, Benjamin Smith, 46 ans, nommé jeudi à la direction générale d'Air France-KLM, est décrit comme…

Le numéro 2 d’Air Canada, Benjamin Smith, 46 ans, nommé jeudi à la direction générale d’Air France-KLM, est décrit comme un « fin tacticien » qui arrive en Europe avec dans ses bagages la création réussie d’une low-cost et un dialogue social mené avec succès.

M. Smith, de nationalité canadienne, « est un leader reconnu du transport aérien sur le plan international », a affirmé Air France-KLM dans un communiqué.

Selon le journal canadien Globe and Mail, il était jusqu’alors considéré comme le favori pour prendre la succession de Calin Rovinescu à la tête d’Air Canada.

M. Smith, appelé couramment « Ben », a débuté sa carrière chez Air Canada en 2002 et y a occupé successivement les fonctions « de Chief Commercial Officer (directeur commercial), directeur de la planification du réseau avant d’intégrer en 2007 l’équipe de direction exécutive d’Air Canada », selon le communiqué d’Air France-KLM.

Il avait été dès 1999 conseiller pour Air Canada.

M. Smith est à l’origine d’Air Canada Rouge, la marque à bas coût de la compagnie aérienne qui a démarré ses opérations en 2013.

Il « a été particulièrement engagé dans le dialogue social au sein d’Air Canada », précise le communiqué.

« Il a personnellement dirigé avec la direction des ressources humaines les négociations collectives avec les syndicats. Ces négociations ont mené à la conclusion d’accords historiques de long terme gagnant-gagnant pour la compagnie, les salariés et toutes les parties prenantes », ajoute-t-il.

Pour Robert Kokonis, directeur général du cabinet de consultants spécialisé dans l’aéronautique AirTrav, basé à Toronto, « M. Smith a été l’architecte de la stratégie commerciale d’Air Canada depuis dix ans ».

« Et il s’est comporté en fin tacticien » lors des négociations avec les deux syndicats de pilotes sur la création d’Air Canada Rouge, a-t-il expliqué à l’AFP .

– « Paix sociale durable » –

« Obtenir une paix sociale durable faisait partie intégrante de la stratégie commerciale du groupe », note-t-il, tout en reconnaissant que les syndicats canadiens « sont moins militants » que leurs homologues français.

Depuis 2010, l’action de la compagnie canadienne est passée de 1,26 dollar canadien en 2010 à près de 24 dollars jeudi matin à la Bourse de Toronto.

Pour M. Kokonis, contrairement aux critiques des syndicats français qui se sont opposés jeudi à la nomination d’un « dirigeant étranger », le fait que M. Smith ne soit pas français, même s’il parle « correctement » la langue de Molière, est plutôt un atout.

« C’est quelqu’un qui vient de l’extérieur, il peut arriver avec une feuille de route vierge, une nouvelle approche », a-t-il ajouté, notant que « le secteur aéronautique est mondial par nature ».

Au cours de sa carrière, M. Smith « a développé de solides compétences de management, de stratégie, de gestion des relations sociales, de marketing, de gestion financière et opérationnelle », selon le communiqué d’Air France-KLM.

Il a été en particulier l’artisan du développement et de la modernisation d’Air Canada, a assuré le groupe, citant la mise en place le projet d’expansion du réseau du Groupe Air Canada à travers le monde et le renouvellement de la flotte.

Dans le cadre de ses responsabilités, il a par ailleurs redéfini la stratégie de plateformes de correspondance d’Air Canada avec trois « hubs » majeurs en fonction des marchés.

En 2014, il a été nommé président des compagnies Air Canada, Rouge, Express et Cargo et directeur des opérations (Chief Operating Officer) du groupe Air Canada.

Il a assumé la responsabilité générale des affaires commerciales, de l’exploitation, du service à la clientèle pour le groupe et dirigé la stratégie et la performance opérationnelle et financière d’Air Canada.

Il a débuté sa carrière en 1990 chez Air Ontario en parallèle de ses études et a créé, en 1992, sa propre société de voyages pour les entreprises qu’il a dirigées pendant huit ans.

Il est titulaire d’un bachelor of arts (diplôme équivalent à un bac+3) en économie de l’université de l’Ouest de l’Ontario, selon le site d’Air Canada.

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