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Biden loin devant, les démocrates attendent la décision de Sanders

Joe Biden voit se profiler un duel face à Donald Trump lors de la présidentielle américaine, mais le clan démocrate…

Joe Biden voit se profiler un duel face à Donald Trump lors de la présidentielle américaine, mais le clan démocrate attend désormais avec fébrilité de savoir si son rival Bernie Sanders se retirera pour favoriser le rassemblement.

L’ancien vice-président de Barack Obama a remporté mardi lors des primaires une série de victoires convaincantes, dans le Mississippi, le Missouri, l’Idaho, mais surtout le Michigan, prise chargée en symboles.

Désormais archi-favori pour l’investiture, il pourrait, dans un scénario inimaginable il y a encore 15 jours, se retrouver bientôt seul en piste pour se préparer à affronter le milliardaire républicain le 3 novembre.

Mais « Bernie », qui a, comme il y a quatre ans, su électriser les foules autour de ses promesses d’assurance-maladie universelle et d’études gratuites, n’a pas encore dit un mot sur ses intentions.

Et les jours à venir s’annoncent périlleux pour le parti démocrate, hanté par le souvenir de 2016 où l’acrimonie entre ses équipes et celles d’Hillary Clinton lui avait coûté cher.

Bernie Sanders se retirera-t-il de la course avant le débat prévu dimanche pour amorcer un rapprochement? Joe Biden saura-t-il trouver les mots pour séduire les électeurs de Sanders – souvent jeunes – qui déplorent son manque d’audace ? Reprendra-t-il à son compte des mesures – fortes ou symboliques – mises en avant par le sénateur du Vermont ?

Pour Julian Zelizer, professeur d’histoire à l’université de Princeton, les deux septuagénaires devront faire un pas l’un vers l’autre.

« Oui, il sera crucial que Sanders mobilise sa base électorale derrière le candidat. Mais Biden devra faire un geste envers le mouvement enthousiaste de Sanders. Cela demandera des efforts réciproques », soulignait-il sur Twitter.

Certaines personnalités, telles que l’étoile montante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, soutien actif de « Bernie », pourraient jouer un rôle d’intermédiaire.

– Obama toujours silencieux –

« C’est plus qu’un +come-back+, selon moi », a affirmé Joe Biden mardi soir, « c’est un +come-back+ pour l’âme de la Nation », qu’il a promis de « restaurer » en l’emportant sur l’ancien homme d’affaires de New York.

Louant l' »énergie » et la « passion » des troupes du sénateur socialiste, il a tendu la main à ce dernier. « Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump, nous rassemblerons ce pays ».

L’ancien « VP » de Barack Obama a confirmé sa capacité à s’imposer très largement dans le Sud des Etats-Unis et auprès des Afro-Américains, un électorat-clé pour les démocrates.

Mais sa large avance dans un bastion industriel du Midwest comme le Michigan est aussi encourageante pour les démocrates qui espèrent s’y imposer en novembre face à Donald Trump pour retrouver la Maison Blanche.

Après plus de trente-cinq ans comme sénateur et huit ans comme bras droit de Barack Obama, « Joe », connu pour se gaffes à répétition et ses faux-pas, devra cependant faire taire les interrogations sur son état de santé. Car Donald Trump a déjà prévenu: il l’attaquera sans relâche sur ce thème.

Barack Obama reste, pour l’heure, très discret. Selon toute vraisemblance, il devrait attendre que sa famille politique ait désigné son champion pour sortir du bois et peser de tout son poids sur la prochaine échéance électorale.

Une autre inconnue pèse sur le long marathon électoral à venir: l’évolution de l’épidémie de coronavirus aux Etats-Unis.

Par mesure de précaution, Joe Biden et Bernie Sanders ont dû annuler leurs meetings prévus mardi soir dans l’Ohio.

L’équipe de Donald Trump, qui a jusqu’ici plutôt minimisé la menace, a de son côté annoncé un rassemblement le 19 mars dans le Wisconsin baptisé « Les catholiques avec Trump ».

Interrogé mardi sur ce thème, le vice-président Mike Pence est resté évasif: « Je suis convaincu que l’équipe de campagne prendra en compte toutes les informations disponibles et prendra les meilleures décisions possibles ».

De son côté, Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses, a souligné combien il était impossible, face à une situation « qui évolue en permanence », de faire des recommandations pour les meetings de campagne des mois à venir.

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