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Birmanie: tirs sur un monastère, 7 morts dans l’Etat Rakhine (témoins)

Sept civils ont été tués par des tirs d'artillerie qui ont frappé un monastère dans lequel ils avaient fui des…

Sept civils ont été tués par des tirs d’artillerie qui ont frappé un monastère dans lequel ils avaient fui des combats entre l’armée birmane et les rebelles arakanais, ont rapporté mardi des témoins.

La région, théâtre du drame rohingya, connaît depuis plusieurs mois une recrudescence des combats entre les militaires birmans et les insurgés de l’armée d’Arakan (AA), qui lutte pour obtenir plus d’autonomie en faveur de la population bouddhiste (dite rakhine ou arakanaise). Le régime de Rangoun a déployé des milliers de soldats dans l’Etat Rakhine.

Ces affrontements se déroulent dans la même région de l’ouest de la Birmanie que celle où l’armée birmane avait chassé plus de 740.000 musulmans rohingyas en août 2017, les forçant à fuir vers le Bangladesh, des violences qualifiées de « génocide » par les enquêteurs de l’ONU.

Selon un témoin, Myo Kyaw, le chef du village de Sapa Htar, dans le nord de l’Etat Rakhine, les habitants ont dû se réfugier dans un monastère bouddhiste local en raison de tirs d’artillerie lundi.

Ces bombardements ont touché le monastère, faisant 7 morts et autant de blessés, a-t-il témoigné, sans préciser l’origine des tirs. La plupart des 800 villageois ont tenté de s’enfuir mais ils ont été bloqués par un barrage d’artillerie.

Un porte-parole de l’armée birmane n’a pas confirmé ces décès mais il a fait porter la responsabilité des victimes civiles sur l’Armée d’Arakan.

De son côté, un porte-parole des rebelles a accusé les militaires birmans d’avoir « su que des villageois se trouvaient dans le monastère ».

Plus de 30.000 personnes ont fui leurs foyers ces derniers mois à cause des combats dans la région.

La semaine dernière, Amnesty International a accusé l’armée birmane de « crimes de guerre », d' »exécutions extra-judiciaires » et de « tortures » à l’encontre des rebelles de l’Etat Rakhine.

Amnesty a dit disposer de « nouvelles preuves » montrant que l’armée birmane est actuellement coupable de « crimes de guerre et d’autres violations des droits de l’homme » contre l’ethnie rakhine.

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