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Bissau: nouvelle manifestation pour réclamer un gouvernement

Des milliers de partisans de la majorité en Guinée-Bissau ont manifesté à nouveau mercredi dans la capitale pour réclamer au…

Des milliers de partisans de la majorité en Guinée-Bissau ont manifesté à nouveau mercredi dans la capitale pour réclamer au président José Mario Vaz la nomination d’un gouvernement dirigé par leur chef Domingos Simoes Pereira, a constaté un journaliste de l’AFP.

Malgré le bon déroulement des élections législatives du 10 mars, remportées par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), ce petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest peine à sortir de la crise politique qu’il traverse depuis le limogeage en août 2015 par M. Vaz de M. Pereira, chef du PAIGC, alors Premier ministre.

Une marche du PAIGC et de ses alliés le 14 mai avait réuni des milliers de personnes réclamant un gouvernement dirigé par M. Pereira, dont la majorité parlementaire a transmis le 26 avril au chef de l’Etat le nom pour le poste de Premier ministre.

La manifestation de mercredi coïncide avec une nouvelle grève de trois jours lancée mardi dans l’administration publique et les services de l’eau et de l’électricité pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires et de meilleures conditions de travail.

La marche est partie de la banlieue nord de Bissau, d’où des milliers de personnes convergeaient vers le port, point final du rassemblement, selon un journaliste de l’AFP.

Des responsables du PAIGC, dont M. Pereira, et de partis alliés participaient à la manifestation, encadrés par un service d’ordre des militants.

Les manifestants arboraient des tee-shirts du PAIGC et portaient des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « Le peuple exige la nomination immédiate d’un Premier ministre », ou encore « Jomav (contraction du nom du chef de l’Etat, NDLR) dehors ».

Ces slogans étaient également scandés par les participants. Des policiers étaient postés près du palais présidentiel et sur les rues alentours, fermées à la circulation.

Le PAIGC et ses alliés contrôlent 54 sièges sur 102 au Parlement. Le Madem, formé par 15 députés frondeurs du PAIGC, qu’ils ont amputé de sa majorité absolue dans l’Assemblée sortante, et le Parti pour la rénovation sociale (PRS) se partagent les 48 restants, respectivement 27 et 21.

Depuis la reprise des travaux parlementaires le 18 avril, les débats achoppent sur le poste de deuxième vice-président de l’Assemblée, revendiqué par le Madem pour un de ses dirigeants, Braima Camara, mais rejeté par le PAIGC.

Le Madem et le PRS ont saisi la Cour suprême, invoquant le règlement intérieur du Parlement selon lequel la deuxième vice-présidence et les postes de premier et deuxième secrétaire de l’Assemblée sont attribués en fonction du nombre de sièges.

Malgré le rejet de ce recours le 15 mai, M. Vaz, lui-même en fin de mandat, a laissé entendre la semaine dernière qu’il ne comptait pas pour le moment nommer M. Pereira Premier ministre, appelant les Bissau-Guinéens à « se parler, débattre de leurs problèmes ».

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