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Boris Johnson, le dilettante, pourra compter sur son entourage

Les partisans de Boris Johnson, grand favori pour succéder à la Première ministre britannique Theresa May, louent sa vision optimiste…

Les partisans de Boris Johnson, grand favori pour succéder à la Première ministre britannique Theresa May, louent sa vision optimiste pour l’avenir. Pour ce qui est des détails, c’est autre chose, mais qu’on se rassure, disent ses soutiens: il sait s’entourer.

« S’il s’entoure des bonnes personnes, tout ira bien », affirme Sue Busby, 67 ans, l’une des adhérentes du Parti conservateur qui devraient contribuer à propulser M. Johnson au pouvoir la semaine prochaine.

L’ancien maire de Londres a conquis les membres de son parti en leur promettant de faire enfin sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne, quand la Première ministre sortante, Theresa May, a échoué à concrétiser le résultat du référendum de juin 2016.

S’il est élu chef des Tories, il prendra ses fonctions de Premier ministre le 24 juillet. Mais ses détracteurs craignent qu’il peine à maîtriser les subtilités du Brexit, soulignant que dans ses postes précédents, il n’a pas brillé par son sens du détail.

Lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson a commis des bourdes non sans conséquences et en tant que maire de Londres, il est accusé d’avoir soutenu de grands projets qui se sont révélés être de coûteux fiascos.

Cependant, certains de ses anciens collaborateurs lorsqu’il dirigeait Londres de 2008 à 2016 affirment qu’il sait s’entourer de personnes talentueuses.

« Bien qu’il garde le contrôle des choses, qu’il ait sa vision, il sait très bien déléguer », déclare Victoria Borwick, son adjointe à la mairie pendant trois ans.

Un autre ancien collègue, qui a demandé à rester anonyme, souligne qu' »une fois qu’il a une équipe en laquelle il a confiance, il vous laisse prendre le relais ». Selon lui, Boris Johnson sait faire preuve de rigueur quand il le faut même si parfois « il improvise ».

Mais cette dépendance envers ses équipes pose problème, estiment ses détracteurs.

« Il est excellent dans les discours mais pas dans les actes », estime Steve Norris, un ancien candidat conservateur à la mairie, dans le quotidien The Guardian.

– Equipe hétéroclite –

Boris Johnson s’est appuyé sur une partie de son ancienne équipe londonienne pour l’aider dans sa bataille pour Downing Street, y compris son ancien chef de cabinet Edward Lister.

Son écurie compte également de nombreux anciens ou actuels députés et membres du gouvernement dont certains le soutiennent depuis longtemps tandis que d’autres se sont rangés derrière celui qu’ils pensent être le probable vainqueur. Leurs opinions sont parfois divergentes.

Il a promis de quitter l’UE avec ou sans accord le 31 octobre, une position que devront soutenir tous ceux qui espèrent un portefeuille dans son gouvernement. Mais si parmi ses partisans, figurent de fervents Brexiters comme le député Jacob Rees-Mogg, d’autres, comme l’actuel ministre de la Santé Matt Hancock, ont exprimé leur réticence face à une sortie sans accord.

« Chacun a son opinion sur ce que Theresa May a mal fait et sur la manière dont les choses devraient être faites différemment », constate Catherine Haddon du centre de réflexion Institute for Government, ajoutant à propos de Boris Johnson: « A quel point devra-t-il intervenir pour régler les différends qui les opposent? ».

Quant à ses ministres, seront-ils obligés de gérer les gaffes d’un Boris Johnson Premier ministre?

Sur les conseils de son équipe, il a fait profil bas pendant sa campagne, limitant ses apparitions dans les médias et ses joutes verbales.

Lorsqu’il était maire, ses collaborateurs avaient également cherché à le tenir à distance de certaines situations délicates, selon le quotidien Evening Standard. Par exemple, « il n’a jamais rencontré les syndicats du rail directement, par exemple… Ils l’ont tenu à l’écart parce qu’ils savaient que cela tournerait mal ».

Si M. Johnson est fier de son bilan à Londres, citant le faible taux de criminalité et les investissements dans les transports et le logement -surtout des tours de luxe-, ses opposants pointent du doigt des projets coûteux, comme l’achat de canons à eaux jamais utilisés ou le projet d’un pont jardin sur la Tamise qui a finalement capoté.

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