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Bosnie: les protagonistes des élections

Les principaux acteurs des élections générales de dimanche en Bosnie sont des politiciens actifs de longue date, solidement installés. Milorad…

Les principaux acteurs des élections générales de dimanche en Bosnie sont des politiciens actifs de longue date, solidement installés.

Milorad Dodik

Leader politique des Serbes de Bosnie depuis 2006, il était initialement un social-démocrate soutenu par l’Occident. Devenu nationaliste, Milorad Dodik, 59 ans, affiche désormais sa proximité avec Vladimir Poutine.

Il brandit régulièrement la menace d’un référendum d’indépendance de l’entité des Serbes de Bosnie, la Republika Srpska, qu’il considère comme un « Etat ».

Ne pouvant prétendre, selon la Constitution, à un nouveau mandat de président de Republika Srpska, il postule au poste de membre serbe de la présidence tripartite de la Bosnie (aux côtés d’un Croate et d’un Bosniaque) qu’il qualifie pourtant régulièrement de « pays raté ». « Pourquoi je vais à Sarajevo? Vous savez que ce n’est pas vraiment mon endroit préféré (…) Mais je dois y aller pour remporter encore une bataille, encore un match pour la Republika Srpska sur un terrain étranger », a-t-il dit lors d’un rassemblement électoral.

Mladen Ivanic

Ce sexagénaire est le seul adversaire dangereux pour Milorad Dodik. « Je veux que nous (les Serbes) appartenions au monde normal, que nous ne soyons pas isolés », dit cet économiste, vieux routier de la politique. Il a entamé sa carrière dès 1988, avant le conflit intercommunautaire (1992-95), au sein du Parti communiste. Fondateur en 1999 d’un parti centriste (PDP), il a été Premier ministre de la Republika Srpska (2001-2003), puis ministre bosnien des Affaires étrangères (2003-2007).

Dragan Covic

Membre croate de la présidence tripartite depuis 2014, Dragan Covic, 62 ans, a dirigé l’usine d’avions de chasse de l’armée yougoslave à Mostar (SOKO). Cet ingénieur est à la tête depuis 2005 du principal parti des Croates de Bosnie (HDZ, droite nationaliste). Il préside un « Parlement populaire croate » (HNS) qui n’a pas d’existence juridique, créé pour défendre les droits des Croates de Bosnie (15,4% de la population), face aux Serbes, mais surtout face aux Bosniaques.

Dragan Covic estime que les droits politiques de sa communauté sont bafoués par ceux-ci. Il réclame un redécoupage administratif pour créer au moins une entité où les Croates seraient majoritaires.

Zeljko Komsic

Ce Croate de Sarajevo, juriste de 54 ans, a appartenu aux forces majoritairement musulmanes qui ont défendu la ville assiégée par les Serbes durant le conflit intercommunautaire (1992-95).

Adversaire de Dragan Covic, ce social-démocrate défend une Bosnie « des citoyens » et critique un système qui fait la part belle au communautarisme, avec un pouvoir partagé entre Bosniaques (musulmans), Serbes (chrétiens orthodoxes) et Croates (catholiques). Il a peu de chance mais séduit une frange d’un électorat urbain nostalgique d’une cohabitation harmonieuse entre communautés. Il séduit aussi beaucoup de Bosniaques.

Fahrudin Radoncic

Fondateur du plus grand groupe de presse de Bosnie, Avaz, Fahrudin Radoncic, 61 ans, brigue pour la troisième fois le poste de membre bosniaque de la présidence collégiale. Celui qui l’a battu deux fois, Bakir Izetbegovic, président du principal parti bosniaque (SDA), ne peut plus se représenter.

Radoncic dispute au SDA un électorat conservateur, mais il est considéré comme plus libéral et capable de faire des compromis avec des Serbes et des Croates.

Il a souvent critiqué la proximité d’Izetbegovic avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Face à un candidat peu charismatique du SDA, Sefik Dzaferovic, il semble cette fois favori.

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