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Brexit : les principaux scénarios

Le Royaume-Uni demeurait dans l'incertitude mardi sur la manière dont il quitterait l'Union européenne, à deux mois exactement de la…

Le Royaume-Uni demeurait dans l’incertitude mardi sur la manière dont il quitterait l’Union européenne, à deux mois exactement de la date du Brexit prévu pour le 29 mars, après que la Première ministre britannique a dit vouloir rouvrir les négociations sur l’accord de divorce conclu l’automne dernier avec Bruxelles.

Pour compliquer la donne, les députés britanniques ont voté des amendements afin de tenter de trouver une issue au dossier, dans l’impasse depuis qu’ils ont rejeté ce traité de retrait mi-janvier.

Voici les scénarios envisageables :

– Tenter de modifier l’accord

Theresa May a dit mardi vouloir rouvrir les négociations avec l’UE, principalement sur une disposition (appelée « backstop » ou « filet de sécurité ») visant à éviter le retour à une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Elle est confortée dans sa démarche par un amendement du conservateur Graham Brady, adopté par 317 voix contre 301, l’assurant d’un soutien des brexiters à tout accord prévoyant des « arrangements alternatifs » au « backstop ».

Problème de taille cependant : les dirigeants européens excluent catégoriquement de renégocier l’accord initial.

« Négocier un tel changement ne sera pas facile », a reconnu Mme May. « Mais je crois qu’avec un mandat de cette assemblée, je peux obtenir un tel changement ».

Mme May s’est engagée à faire voter un accord remanié « dès que possible ». Si aucun accord n’est conclu avec l’UE d’ici le 13 février, elle a annoncé son intention d’organiser un vote à la Chambre des communes le 14 février sur les suites à donner au Brexit.

– Brexit sans accord

Le rejet au Parlement du traité de retrait, le 15 janvier, laisse pour l’heure le Royaume-Uni sans accord de divorce avec l’UE.

Une sortie sans accord, redoutée par les milieux économiques, causerait d’importantes perturbations économiques, mais la Première ministre Theresa May a jugé « impossible » d’écarter ce scénario.

Mardi, une courte majorité de députés s’est élevée contre une telle issue : ils ont voté à 318 voix contre 310 en faveur d’un amendement excluant le scénario d’un « no deal ». Cet amendement est toutefois non contraignant pour le gouvernement.

– Report du Brexit

Un report du Brexit a jusqu’ici été rejeté par Theresa May. Et le Parlement a écarté mardi des amendements qui auraient pu retarder de plusieurs mois la date du divorce.

Cette option pourrait toutefois revenir sur la table si la dirigeante conservatrice ne parvenait pas à négocier un nouvel accord.

Les prochaines élections européennes, prévues pour fin mai, compliquent aussi la donne : si le Royaume-Uni était toujours membre de l’UE à cette date, les Britanniques devraient alors élire leurs députés européens.

Toute demande de report devra être approuvée par les 27. « Une prolongation après le 29 mars est possible mais pas au-delà du 30 juin car le nouveau Parlement européen sera constitué », juge une source diplomatique.

– Second référendum voire pas de Brexit

Un second référendum, option également exclue par Theresa May, est réclamé par des députés europhiles dont certains veulent faire marche arrière sur le Brexit. Un débat épineux se tiendrait cependant sur la manière de formuler la question soumise au vote, qui pourrait se révéler aussi clivant que le premier référendum, en 2016.

– Élections générales

De nouvelles élections législatives peuvent être convoquées dans deux cas. L’un d’eux est le vote au Parlement d’une motion de censure contre le gouvernement, ce qui semble improbable depuis le rejet de celle déposée par Jeremy Corbyn mi-janvier.

L’autre possibilité est une décision de Theresa May de convoquer ces élections. La Première ministre prendrait le risque de perdre sa place, mais c’est l’une des rares marges de manœuvre qui lui reste pour sortir de l’impasse, si elle souhaite éviter un « no deal », et alors qu’elle est opposée à un second référendum.

De nouvelles élections signifieraient un report de la date du Brexit.

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