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Cameroun : imbroglio dans le projet de reprise de la BICEC par le marocain BCP

Le tribunal de première instance de Douala, la métropole économique du Cameroun, statuera jeudi sur le recours en annulation, introduit…

Le tribunal de première instance de Douala, la métropole économique du Cameroun, statuera jeudi sur le recours en annulation, introduit par un groupe de nationaux, de la reprise de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC) par la Banque centrale populaire (BCP) du Maroc, a appris APA de source judiciaire.A cette occasion, le juge des référés d’heure à heure devra recevoir la conclusion et les répliques de la Banque populaire caisse d’épargne (BPCE) de France, détentrice à hauteur de 61,22% du capital de la BICEC, de cette dernière elle-même, mais aussi de la Commission des marchés financiers (CMF) du Cameroun.

Dans leur requête, les opposants à la reprise de la banque par le groupe marocain et représentés par deux avocats, qualifient le processus d’«anticoncurrentiel», estimant qu’il «viole le principe de la liberté de commerce et d’industrie».

Affirmant que «toutes les autorités de contrôle de concurrence, y compris la juridiction de céans, ont été royalement méconnues par les parties cocontractantes», ils dénoncent une entrée en «négociations exclusives» avec BCP, «l’exclusion des nationaux», tant personnes physiques que morales, du processus de la cession de la BICEC, qui constitue «une violation grave de principes constitutionnels et de droit public et privé en vigueur au Cameroun».

Pour ces contradicteurs, s’appuyant notamment sur la loi relative à la concurrence, «cet ostracisme est particulièrement proscrit par les règles de droit applicables aux multinationales».

Cette levée de boucliers, rappelle-t-on, fait suite à un communiqué, publié le 25 septembre 2018 par BPCE, faisant état de « négociations exclusives » engagées avec BPC pour la reprise du capital détenue par le premier établissement cité dans la BICEC où, en 2016, fut découvert un vaste réseau de détournements ayant sévi pendant 12 ans.

Les pertes engendrées par cette distraction de fonds étaient alors estimées, selon des sources introduites, à plus de 50 milliards FCFA en 2015, se soldant par ailleurs par un résultat net avant impôt en baisse de -50.8% par rapport à celui de 2014, et par un fonds pour risques bancaires généraux (FRBG) ayant décru de -63.4% par rapport à décembre de l’année d’avant.

BPCE a débuté, cette année, son processus de désengagement dans ses filiales africaines avec la cession, à BCP, de ses représentations à Maurice et à Madagascar.

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