Le Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM) a indiqué, mercredi, dans un rapport que la crise sociopolitique qui secoue les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis deux ans a déjà fait perdre 270 milliards de francs CFA à l’économie camerounaise et 6500 emplois.Intitulé « Insécurité dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest : conséquences économiques et impacts sur l’activité des entreprises », ce rapport dont APA a obtenu une copie montre les aspects négatifs de cette crise sociopolitique sur l’économie nationale.
Une situation difficile qui fait en sorte que le mastodonte agro-industriel, la Cameroon development corporation (CDC) situé dans le Sud-ouest qui constitue le plus gros employeur du pays après la fonction publique avec 22 000 salariés, ne fonctionne qu’à peine à 20% de ses potentialités indiquait récemment son directeur général Franklin Njie dans une note aux personnels et aux administrateurs.
Conséquence, la production de l’huile de palme, du caoutchouc, de la banane et des autres produits qui sont la spécialité de cette entreprise publique connaît une forte décote cette année.
Une situation selon le patronat à l’origine de la baisse drastique des exportations de la banane par exemple, qui ont connu une forte baisse au cours des deux derniers mois avec seulement 29 747 tonnes commercialisées contre 43 141 tonnes l’année dernière sur la même période.
Dans le même ordre d’idée, l’entreprise PAMOL spécialisée dans la production de l’huile de palme située à Ekondo-Titi dans le Nord-ouest a fait pratiquement faillite, poussant des centaines d’employés à la porte.
Plusieurs entreprises ont dû fermer ou réduire au strict minimum leurs activités dans cette partie du pays, où la barre de 300 milliards de francs CFA de pertes pour l’économie nationale pourrait être très vite franchie.