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Cameroun : la situation dans les régions anglophones «de plus en plus désespérée» (Amnesty)

L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International qualifié de «de plus en plus désespérée», la situation dans les…

L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International qualifié de «de plus en plus désespérée», la situation dans les régions anglophones du Cameroun, en proie à une guerre sécessionniste depuis octobre 2016 et où «nul n’est épargné par les violences qui échappent à tout contrôle».Dans une alerte publiée mardi soir, cette ONG, par la voix de sa directrice régionale adjointe pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, Samira Daoud, pointe un doigt accusateur sur les violences perpétrées par certains membres de groupes armés séparatistes, ne cachant pas «des raisons de croire que la vie de nombreux autres citoyens est en péril» au vu des attaques et des kidnappings dont ont déjà été victimes des étudiants et des enseignants.

Jusqu’à 400 citoyens ont été tués depuis un an par les forces de sécurité et les séparatistes armés, du fait des violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, énumère l’alerte qui a aussi a recensé pendant la même période plus de 260 problèmes de sécurité, allant des affrontements entre séparatistes armés et forces de sécurité à l’enlèvement de simples citoyens, en passant par «l’homicide de membres des forces de sécurité par les séparatistes», des «homicides illégaux imputables aux forces de sécurité et la destruction de biens privés par les deux parties».

Les membres des deux camps qui seraient responsables de ces méfaits ne doivent pas rester libres, insiste Amnesty, invitant les autorités camerounaises à s’engager sans délai à mener des enquêtes rapides, indépendantes et efficaces sur ces agissements.

Depuis le début de la crise dans les régions anglophones, l’ONG affirme avoir recensé plus de 160 cas de membres des forces de sécurité morts aux mains des séparatistes armés, un bilan qui pourrait s’avérer beaucoup plus lourd, car toutes les attaques n’étant pas signalées.

 À l’approche de l’élection présidentielle du 7 octobre, mais aussi des législatives et municipales prévues l’année prochaine, Amnesty International ne cache pas des raisons de craindre une nouvelle flambée de violence, une recrudescence des atteintes à la sécurité et une activité accrue des séparatistes armés, qui menacent de perturber le processus électoral à tout prix dans les régions anglophones.

«La violence, selon Samira Daoud, ne fera que favoriser les brutalités, les crimes et les souffrances indicibles. Le gouvernement doit enrayer cet engrenage en vue de rétablir la paix dans les régions anglophones.»

En juin dernier, rappelle-t-on, Amnesty avait déjà publié un rapport notifiant une série d’actes de violence commis par les séparatistes armés anglophones sur de simples citoyens, notamment d’enseignants et de chefs coutumiers, agressés et enlevés par les séparatistes armés.

Le même document révélait aussi que les forces de sécurité avaient incendié des villages, tué sans discrimination, arrêté et torturé des dizaines de personnes durant des opérations militaires ayant déplacé des milliers de civils à l’intérieur du pays et au Nigeria voisin.

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