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Cameroun : le Port autonome de Douala à l’heure des incertitudes

L'exploitation en mode régie, dès le 1er janvier prochain du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), l'un…

L’exploitation en mode régie, dès le 1er janvier prochain du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), l’un des poumons économiques du Cameroun et qui ravitaille également la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, inspire de réelles inquiétudes aussi bien auprès des usagers que des travailleurs, a constaté APA sur place.En début de semaine, et au lendemain de la création d’une régie déléguée (RTC), le directeur général de l’Autorité portuaire, Cyrus Ngo, a certes tenu à informer les acteurs concernés qu’ils « continueront leurs opérations logistiques, commerciales et financières comme à l’accoutumée avec la régie qui, pour ce faire, disposera d’une autonomie de gestion». Mais ces assurances semblent loin de convaincre les observateurs.

Au premier rang des angoisses, figure la transition de la plateforme électronique jusqu’ici gérée par le groupement franco-danois Bolloré-Maersk (APMT), sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT) et dont le contrat de 15 ans expire en fin décembre. En effet, appelé à déguerpir avec son logiciel de gestion «Oscar», ledit consortium laissera la place à «Navis TOS» nouvel outil informatique récemment acquis par le PAD à hauteur de quelque 2 milliards FCfa auprès de l’américain Port Technology AIS.

« Lorsqu’on nous apprend que la formation du personnel pour la maîtrise de ce logiciel débutera d’ici une semaine, alors que dans le même temps il faudrait entre 6 et 8 mois pour avoir des opérateurs compétents, il y a tout lieu de craindre un engorgement ainsi que plusieurs autres écueils, fortement dommageables à l’import-export», déclare Ousmane B., importateur tchadien rencontré mercredi.

Il rappelle que la mise en régie du dragage du chenal dudit port, intervenue depuis plus d’un an, reste au point mort. Un manquement qui craindre l’ensablement et l’envasement du chenal, fortement dommageable pour la navigation des navires à fort tirant d’eau et donc à l’économie.

Les mêmes craintes sont perceptibles chez les plus de 3000 employés de DIT qui attendent de connaitre leur sort.

Depuis 2005 en effet, des travailleurs bénéficiaient individuellement de la couverture maladie pour eux-mêmes et leurs ayants-droits, de la mise à disposition via un centre médical assurant les visites systématiques du personnel et les campagnes de santé, d’une retraite complémentaire, d’une prime annuelle d’intéressement de 2% du résultat net.

Dans la même veine, un programme de formation continue du personnel à l’étranger était en vigueur, avec une moyenne de 5000 heures de formation par an représentant une cinquantaine de millions de francs CFA, sans oublier la mise en place d’une cantine sur le terminal, l’octroi de repas gratuits ainsi que des «paquets minimum», lors des événements spéciaux tels que la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.

Selon des données compilées par APA, le terminal à conteneurs du PAD a connu plus de 151% de croissance de volume en 14 ans en dépit des contraintes naturelles et structurelles, quelque 50 milliards FCfa d’investissements réalisés contre des engagements initiaux de 33 milliards FCfa fixés dans la convention de concession de 2005.

Dans le même temps, et alors que l’État, le PAD et les acteurs nationaux ont perçu plus de 45% des résultats bruts dégagés par DIT dans la période, le chiffre d’affaire est passé de 22,5 milliards de FCfa en 2005 à près de 50 milliards FCfa en 2018.

Par ailleurs, l’équipement du terminal a été renforcé avec la mise en service d’un portique de quai, quatre portiques de parc et deux grues venues appuyer les deux portiques de quai d’origine, les investissements dans les portiques de parc ayant par ailleurs permis de gagner +20% de capacité de stockage .

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