InternationalAFP




Cameroun: l’opposant historique Ni John Fru Ndi enlevé, selon son parti

Le président du parti d'opposition historique au Cameroun, Ni John Fru Ndi, a été enlevé samedi à Kumbo, dans le…

Le président du parti d’opposition historique au Cameroun, Ni John Fru Ndi, a été enlevé samedi à Kumbo, dans le Nord-Ouest, l’une des deux régions anglophones du pays en proie à un conflit armé depuis plus d’un an, a annoncé son parti.

« Le président Ni John Fru Ndi a été enlevé par des ravisseurs ce matin à Kumbo », a déclaré samedi l’un des responsables du Social Democratic Front (SDF), Jean Robert Wafo, dans un communiqué.

Le président du SDF a été kidnappé alors qu’il était à la tête d’un cortège funéraire, a précisé le parti, sans indiquer si les ravisseurs étaient des séparatistes.

Les séparatistes anglophones militent pour la création d’un Etat indépendant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes avaient pris les armes contre Yaoundé. Depuis, les deux régions sont devenues le théâtre d’un conflit armé et les kidnappings empoisonnent notamment la vie des populations.

Certains séparatistes multiplient les enlèvements de responsables, de militaires et policiers, ainsi que des civils, pour maintenir la pression sur le régime de Yaoundé et pour exiger des rançons permettant aux groupes armés de tenir.

Des membres et responsables du SDF ont déjà été victimes récemment de telles attaques.

En octobre, la maison de Ni John Fru Ndi avait été incendiée et sa sœur kidnappée avant d’être libérée.

M. Fru Ndi et son parti – principale force d’opposition à Paul Biya depuis sa création en 1990 – se sont toujours dits opposés à la partition du Cameroun.

Les séparatistes avaient appelé au boycottage de la dernière élection présidentielle en octobre au Cameroun anglophone, mais le SDF y avait participé.

Agé de 77 ans, M. Fru Ndi est à la tête du SDF depuis sa création en 1990. Il a été candidat à l’élection présidentielle en 1992, 2004 et 2011, mais avait boycotté celle de 1997.

Lors du dernier scrutin, en octobre 2018, l’opposant historique avait choisi de céder sa place aux jeunes. Le SDF représenté alors par Joshua Osih, s’était écroulé en glanant la quatrième place avec 3,35% des voix.

Il reste, en attendant les législatives à venir, le premier parti d’opposition au Parlement.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne