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Candidat des marchés, Meirelles veut redonner « confiance » au Brésil

Henrique Meirelles, ex-ministre des Finances du très impopulaire président de centre-droit Michel Temer est entré officiellement jeudi dans la course…

Henrique Meirelles, ex-ministre des Finances du très impopulaire président de centre-droit Michel Temer est entré officiellement jeudi dans la course à la présidentielle d’octobre au Brésil, promettant de restaurer « l’esprit de confiance » du pays.

« Ma candidature a un objectif, restaurer l’esprit de confiance du Brésil », a affirmé l’ancien banquier lors de son investiture par le Mouvement démocratique brésilien (MDB), à Brasilia.

Candidat favori des milieux d’affaires, il a promis de mettre en place les réformes « correctes » pour remettre la première économie d’Amérique Latine sur les rails.

Après deux ans de récession historique en 2015 et 2016, le Brésil, avec Meirelles à la barre du ministère des Finances et une série de mesures d’austérité, est revenu dans le vert en 2017, avec une croissance de 1%.

La reprise reste cependant très timide et le pays compte plus de 13 millions de chômeurs. Le gouvernement Temer a également échoué dans sa tentative de faire passer une réforme des retraites jugée cruciale pour résorber une dette abyssale.

Meirelles, 72 ans, ex-président de la BankBoston Mondiale (1996-99) entre autres, n’est crédité que de 2% d’intentions de votes dans les sondages.

– « Figure inattaquable », selon Temer –

Mais le MDB, une des principales force du Parlement et très implanté à travers le pays, mise sur les fonds de campagne et le temps d’antenne pour rassembler des voix et figurer au second tour.

Au Brésil, l’attribution des fonds et du temps d’antenne pour les spots de campagne est proportionnelle au poids des partis au Parlement.

La formation présidentielle entend aussi essayer de faire oublier que c’est une des plus touchées par les scandales de corruption qui rythment la vie du pays ces dernières années, éclaboussant ou jetant en prison les principaux dirigeants de ce parti politique.

Le président Temer, lui-même visé par plusieurs enquêtes, bat des records d’impopularité, avec seulement 3% de taux d’approbation.`

Jeudi, lors de la convention du MDB, il a couvert d’éloges « son » candidat, « une figure inattaquable, qui a déjà montré ses compétences ». Mais la candidature de Meirelles est handicapée par des divisions internes.

Le sénateur Renan Calheiros, cacique du MDB, a notamment affirmé jeudi dans une tribune du quotidien Folha de S. Paulo que cette candidature est « la preuve que le parti s’est éloigné de sa base militante.

L’ex-ministre des Finances risque aussi de payer cher l’alliance de plusieurs partis du centre avec Geraldo Alckmin, autre candidat de centre droit apprécié par les marchés.

Président de la Banque centrale du Brésil (BCB) sous le gouvernement de gauche de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), une nomination qui a permis à ce dernier de calmer les inquiétudes des marchés, il est devenu ministre des Finances de Temer en 2016, avant de démissionner en avril pour pouvoir se présenter.

Le scrutin d’octobre est un des plus incertains des dernières décennies au Brésil.

Le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro est en tête des enquêtes d’opinion pour le premier tour, à moins que l’ex-président Lula, en prison depuis avril pour corruption, ne soit autorisé à participer au scrutin, une option jugée peu probable par la plupart des analystes.

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