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Cannabis légal au Canada: paroles de fumeurs

"C'est historique, je voulais être là": comme Mathieu à Montréal, des milliers d'amateurs de cannabis se sont levés aux aurores…

« C’est historique, je voulais être là »: comme Mathieu à Montréal, des milliers d’amateurs de cannabis se sont levés aux aurores mercredi pour être parmi les premiers à acheter de la marijuana légale au Canada.

Un geste avant tout symbolique pour nombre d’entre eux: la nouvelle législation canadienne, qui autorise la consommation du cannabis récréatif, ne va pas fondamentalement changer leurs habitudes, témoignent-ils à l’AFP.

Mathieu, 33 ans, préparateur de commandes à Montréal.

Il dit dépenser en moyenne 100 dollars canadiens (66 euros) tous les trois à cinq jours.

« Ca faisait longtemps que ça devait être légalisé. Je fume depuis que j’ai 15 ans. Je fume avant d’aller travailler. J’ai 300$ en poche là. C’est historique, je voulais être là! »

Sébastien Bouzats, 29 ans, poissonnier à Montréal, originaire de Bordeaux.

Il fume depuis ses 18 ans, un pétard tous les soirs en rentrant du travail, mais ne boit pas, insiste-t-il.

« On a tous du pot (herbe, NDLR) chez nous, là c’est pour vivre le truc et tester les saveurs. Dans les faits, c’était déjà légal avant (…) Les Français vont tous venir fumer ici! ».

Fred, un Montréalais qui ne souhaite être identifié que par son prénom.

Il vient d’acheter 14 grammes d’herbe dans la boutique de la Société québécoise du cannabis (SQDC) rue Sainte-Catherine à Montréal, pour 126 dollars: de l’herbe haut de gamme.

« C’est le top du top, c’est le Petrus du cannabis dans le fond. Si tu veux la qualité supérieure, faut que tu sois prêt à mettre le prix. C’est comme un bon vin, pour acheter un Petrus ou un Dom Perignon dans le champagne, faut mettre la galette (payer le prix fort, NDLR). J’aime ça le goût, quand c’est pas trop dur pour la gorge, avoir un bon petit high (montée, NDLR), pour dormir surtout. Pas pour faire ma journée car je suis capable de m’en passer. »

Alexandre Rainville, 45 ans, routier à Montréal.

Il fume depuis ses 11 ans, uniquement les fins de semaines.

« J’en ai acheté 30g pour 242$, le maximum. Je pourrais aller le porter dans mon auto et revenir si je voulais. (…) C’est bien d’avoir du choix. Présentement dans le milieu, c’est une ou deux sortes maximum parce que les criminels veulent générer un maximum de ‘pot’ (herbe, NDLR) en aussi peu de temps que possible, tandis qu’ici t’as le choix, tu prends ce qui te tente. Avec ça, je sais que je suis bon pour six mois. »

Zachary, 18 ans, étudiant à Québec.

Il conteste les projets du nouveau Premier ministre québécois François Legault, qui a annoncé son intention de porter de 18 à 21 ans l’âge minimum pour acheter du cannabis. Il fume depuis l’âge de 14 ans.

« Ca ne changera rien, parce que j’ai déjà mes bonnes vieilles habitudes d’aller voir des amis que je connais depuis des années. Je sais que je peux leur faire confiance. Je n’attendrais pas jusqu’à mes 21 ans avant de retourner en acheter dans une boutique de la SQDC, je vais probablement aller dans un sous-sol, quelque part dans le fond d’un petit village, comme je faisais toujours auparavant. »

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