Au moins sept personnes, dont un prêtre, ont été tués jeudi à Alindao, dans le centre de la Centrafrique où se sont déroulés des combats meurtriers entre groupes armés, ont indiqué vendredi à l’AFP des sources onusienne et religieuse.
« Quatre musulmans ont été tués jeudi matin par des milices antibalaka », autoproclamés d’autodéfense, a indiqué une source onusienne.
Plus tard jeudi, « trois personnes sont décédées » dans une attaque de riposte du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC), selon la même source. Ce bilan a été confirmé par une autre source onusienne.
Un prêtre a été tué dans ces affrontements et un autre est porté disparu, a déclaré une source religieuse à Bangui.
« Jeudi matin, les antibalaka ont tués des personnes de confession musulmane. Une heure plus tard, l’UPC a riposté en attaquant le camp de déplacés », a confirmé à l’AFP Vladimir Monteiro, porte-parole de la mission de l’ONU en RCA (Minusca).
L’église d’Alindao et une partie du camp de déplacés de la localité auraient brûlé, ajoute la source onusienne.
« Une partie de la population a fui dans la brousse. Des centaines de déplacés ont trouvé refuge devant le poste militaire avancé de la Minusca », a indiqué M. Monteiro.
« Tôt jeudi matin, de nombreux habitants d’Alindao fuyant les combats sont arrivés à Kongbo », à déclaré à l’AFP, Michel Asebatcha, notable à Kongbo, une ville située à une quarantaine de km d’Alindao sur la route vers Bangassou.
Longtemps principale base de l’UPC (l’un des principaux groupes armés de l’ex-coalition Séléka, dirigé par Ali Darassa), Alindao a été le théâtre de combats entre groupes armés ces derniers mois.
Dans cette ville charnière du centre de la RCA, sur la principale route qui mène au sud-est du pays, un humanitaire a été tué début août. Deux Casques bleus ont perdu la vie depuis six mois dans la zone.
Début septembre, l’ONU avait alerté sur la situation humanitaire « désastreuse » qui y prévaut, affirmant qu’Alindao était « sous le contrôle de groupes armés, réduisant à néant le rôle des autorités locales ».
Depuis 2013, la quasi-totalité de la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui commettent d’innombrables violences et exactions.
Ceux-là s’affrontent aujourd’hui pour le contrôle des ressources dans ce pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde, mais riche en diamants, or et uranium.