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Centrafrique: critères onusiens pour une levée de l’embargo sur les armes

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi à l'unanimité une déclaration établissant des critères vers une possible levée…

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi à l’unanimité une déclaration établissant des critères vers une possible levée d’ici la fin de l’année de l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique depuis 2013.

Cette levée est demandée depuis longtemps par la Centrafrique qui affirme que l’embargo l’empêche de lutter efficacement contre les groupes armés toujours actifs dans la majeure partie du pays.

Les critères vont de la nécessité de progrès dans la mise en oeuvre du programme gouvernemental de désarmement et de réintégration d’anciens combattants, à l’établissement d’un protocole pour la collecte et la destruction d’armes pour éviter leur dissémination, en passant notamment par la création d’un document de planification détaillant les besoins en matière de gestion des armes et des munitions.

En fonction des avancées réalisées dans ces domaines, « le Conseil de sécurité est prêt à revoir l’embargo sur les armes imposé au gouvernement centrafricain via une suspension ou une levée progressive de ses mesures », précise la déclaration rédigée par la France.

Un rapport est demandé à cet égard à la Centrafrique fin juin. Sur cette base, le secrétaire général de l’ONU devra ensuite remettre une évaluation des progrès au Conseil fin juillet. Le Conseil de sécurité décidera au plus tard le 30 septembre d’alléger ou non l’embargo sur les armes, précise la déclaration.

Selon une source diplomatique, une éventuelle levée de l’embargo, qui ne concernera que certains types d’armes, pourrait se traduire à l’avenir par l’obligation pour le gouvernement centrafricain d’une notification à l’ONU lors de ses acquisitions ou réceptions de dons.

Depuis 2013, l’embargo sur les armes est total mais a bénéficié depuis 2017 de quelques exemptions accordées par l’ONU, notamment à la Russie et à la France, pour équiper des unités de l’armée centrafricaine en voie de reconstitution.

L’ONU maintient en Centrafrique une force de paix de quelque 13.000 militaires et policiers. Début février, Bangui a conclu un accord de paix avec quatorze groupes armés qui a débouché sur la formation d’un nouveau gouvernement fin mars incluant des représentants de ces groupes.

Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la guerre depuis 2013. Près d’un quart de ses 4,5 millions d’habitants ont dû fuir leur domicile.

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