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« C’était de la violence gratuite », affirment les gendarmes agressés à Paris

"C'était taper pour vraiment faire mal, voire tuer s'ils pouvaient": les deux gendarmes attaqués samedi sur une passerelle à Paris…

« C’était taper pour vraiment faire mal, voire tuer s’ils pouvaient »: les deux gendarmes attaqués samedi sur une passerelle à Paris par des « gilets jaunes », dont un ancien champion de boxe, ont raconté lundi avoir été marqués par cet acte de « violence gratuite ».

Les images de leur agression sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor sont devenues virales. L’un d’entre eux, Cédric, a été projeté et frappé au sol, et s’est vu prescrire 15 jours d’ITT ; l’autre a essuyé avec son bouclier et sa visière les coups lourds et répétés de l’ancien champion de France de boxe Christophe Dettinger, qui s’est rendu à la police lundi matin.

Alors que les gendarmes mobiles empêchaient le franchissement de la passerelle enjambant la Seine près du musée d’Orsay, « ça a forcé, ça a poussé », a raconté aux médias Cédric, 27 ans, après avoir assisté à la cérémonie des vœux du ministre de l’Intérieur aux forces de sécurité.

« Plusieurs centaines de personnes nous poussent et au final, il y a un des manifestants qui est arrivé par derrière, m’a projeté au sol. A partir de là, plusieurs m’ont roué de coups, dont la personne qui m’a jeté au sol, le fameux boxeur », poursuit-il.

« C’était vraiment frapper pour frapper: la tête, le visage, le dos… Ses camarades m’empêchent de me relever. C’était taper pour vraiment faire mal, voire tuer s’ils pouvaient. C’est de l’hyper-violence (…). C’est de la violence gratuite. Il n’y a pas besoin de ça pour se faire entendre. Là, c’est plus passer un message, c’est plus chercher à défendre une cause, c’est de la violence, c’est tout », a-t-il estimé.

Abrité derrière son bouclier, son collègue Pierre, également âgé de 27 ans, affirme avoir tout de suite « senti que c’était quelqu’un qui savait ce qu’il faisait »: « Il revenait tout le temps en garde et les coups étaient vraiment bien dirigés vers mon visage ».

« C’est très long. Surtout que nous, on essaie de garder notre calme. On essaie de reculer, on n’a aucune agressivité vers eux. C’est de la violence gratuite », ajoute-t-il.

Pour lui, l’objectif était d' »essayer de ne pas prendre de mauvais coup, rester debout le plus longtemps possible. Il y avait la Seine, (…) si on est projetés dans l’eau avec l’équipement, on coule tout de suite », a-t-il expliqué.

Recherché depuis samedi, Christophe Dettinger, 37 ans, champion de France des lourds-légers en 2007 et 2008, originaire de l’Essonne, s’est rendu lundi à la police et a été placé en garde à vue.

Dans une vidéo postée sur internet avant de se rendre, il a admis avoir « mal réagi ». « Mais je me suis défendu » face aux violences policières, affirme-t-il.

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