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Cinéma : les échos du Fespaco

REOUVERTURE - Un an après la double attaque jihadiste qui avait frappé la capitale burkinabè, faisant huit morts, l'Institut français…

REOUVERTURE – Un an après la double attaque jihadiste qui avait frappé la capitale burkinabè, faisant huit morts, l’Institut français à rouvert ses portes, à l’occasion du 26e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco, 26 février-2 mars).

L’Institut français n’avait pas été visé par les assaillants, mais il avait subi beaucoup de dégâts à cause du souffle de l’explosion de la voiture piégée qui avait dévasté l’état-major des armées, situé juste en face. Le bâtiment a été rénové, et sa sécurité renforcée.

Au programme de l’Institut, des projections de films du festival, une exposition photo et des rencontres autour du cinéma.

SECURITE – Largement critiquées pour leur laxisme face aux menaces jihadistes, les autorités burkinabè ont cette fois tout fait pour assurer la sécurité du Fespaco, afin qu’aucun incident n’entache la seule manifestation culturelle d’envergure mondiale de ce pays sahélien pauvre.

Rues barrées à la circulation aux abords des cinémas, contrôle très sérieux à l’entrée de tous les sites du festival, avec scanners et fouilles, les 2.000 membres des forces de l’ordre mobilisés sont sur les dents.

Au point parfois d’être excessivement tatillons et d’empêcher les journalistes d’entrer dans les salles de cinéma, ou d’en sortir.

HOMMAGE – Un colloque de trois jours est consacré pendant le Fespaco au célèbre réalisateur burkinabè Idrissa Ouédraogo, mort à 64 ans en février 2018, à l’université de Ouagadougou.

Personnage emblématique du cinéma africain des années 1980-2000, Idrissa Ouedraogo avait été le premier Burkinabè à remporter l’Etalon d’Or de Yennenga, au Fespaco 1991, avec son film « Tilaï ». L’année précédente, « Tilaï » avait aussi remporté le grand prix du jury du Festival de Cannes.

FUTUR – Le réalisateur de « Duga » (Les charognards), le Burkinabè Abdoulaye Dao, souhaite que le Fespaco soit l’occasion que « les acteurs, les producteurs, les réalisateurs discutent pour poser les bases d’une industrie de l’audiovisuel en Afrique »et que « des politiques se mettent en place ». « L’art est aussi un secteur pourvoyeur de devises et d’emploi pour les jeunes ».

FUTUR (2) – « Le futur est en Afrique, qu’on le veuille ou pas », a lancé face aux journalistes l’acteur haïtien Jimmy Jean-Louis, qui joue le rôle principal de « Desrances » d’Apolline Traoré, en compétition.

« D’un point de vue cinématographique, toutes nos histoires restent à dire, nos héros, nos ancêtres, nos cultures, toutes nos langues. Le monde ne connaît pas l’Afrique à travers le cinéma. Quelques films ont été réalisés par les autres sur nous, mais nous n’avons jamais vraiment donné notre version de l’Afrique. Je suis super afro-optimiste ! »

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