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Cinq choses à surveiller lors des élections en Russie

Les Russes se rendent aux urnes dimanche pour élire leurs représentants locaux et régionaux. Voici cinq éléments à surveiller lors…

Les Russes se rendent aux urnes dimanche pour élire leurs représentants locaux et régionaux. Voici cinq éléments à surveiller lors de ces scrutins qui se tiennent dans les 85 régions du pays.

– La performance du camp pro-Kremlin –

Seize régions russes choisissent leurs gouverneurs. Des députés locaux seront élus dans 13 régions, dont la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en 2014.

Les électeurs russes, touchés par la montée de la pauvreté et une réforme des retraites controversée, se sont montrés disposés à sanctionner les représentants du parti au pouvoir, Russie unie, lors des derniers scrutins locaux.

De nombreux candidats pro-Kremlin se présentent donc comme indépendants pour tenter de se distancier de Russie unie, vue comme un handicap. C’est le cas de six des 16 candidats pro-pouvoir voulant se faire élire ou réélire comme gouverneur.

Selon les analystes politiques, ces élections constitueront un test déterminant de la capacité des autorités à mobiliser les électeurs, après la chute des côtes de popularité de Vladimir Poutine et Russie unie.

– Des seconds tours ? –

Même en baisse de régime, le parti au pouvoir reste largement favori. Il bénéficie du soutien des médias publics, de l’appareil d’Etat et des nombreux obstacles mis sur la route des opposants.

Mais il n’est pas exclu que certains candidats pro-Kremlin échouent à être élus dès le premier tour, ce qui constituerait un véritable échec pour le pouvoir.

En 2018, lors des précédents scrutins régionaux, un second tour avait été nécessaire dans quatre régions. En Extrême-Orient, dans le territoire du Primorié, des accusations d’irrégularités en faveur du candidat pro-Kremlin avaient même forcé les autorités à organiser une nouvelle élection. Du jamais vu.

– « Voter intelligemment » –

Les élections au Parlement de Moscou testeront la capacité du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, à mobiliser l’opposition avant les élections législatives de 2021, et qui a appelé les électeurs à « voter intelligemment ».

A la suite de l’exclusion de candidats d’opposition, aux manifestations et à la répression qui a suivi, Alexeï Navalny a exhorté les Moscovites à soutenir ceux qui ont les plus grandes chances de battre les poulains du Kremlin.

La plupart d’entre eux sont communistes. Il a également appelé les habitants d’autres villes à faire de même. Pour encourager les Russes à suivre ces recommandations, son équipe a publié ces derniers jours des enquêtes quotidiennes accusant de hauts responsables de corruption.

– Saint-Pétersbourg –

Le gouverneur par intérim Alexandre Beglov, proche de Vladimir Poutine, devrait l’emporter sans difficulté en l’absence de véritable concurrence.

Son seul opposant de poids, le réalisateur et candidat du Parti communiste Vladimir Bortko, a subitement retiré sa candidature la semaine dernière et les deux candidats restants ne devraient pas lui faire d’ombre.

Mais l’ampleur de sa victoire reste incertaine et l’opposition assure que les autorités s’apprêtent à truquer le vote. Le journal indépendant Novaïa Gazeta a ainsi rapporté que des responsables électoraux ont été formés à rajouter des bulletins de vote dans les urnes « à la dernière minute ».

– Région de Khabarovsk –

Plusieurs scrutins seront organisés dimanche dans la région de Khabarovsk (Extrême-Orient): l’élection du parlement régional, des maires et des parlements municipaux.

En 2018, l’élection du gouverneur local avait provoqué une immense surprise: Sergueï Fourgal, du parti nationaliste LDPR, avait été élu gouverneur avec 70% des voix devant le sortant Viatcheslav Chport, soutenu par le Kremlin.

Sergueï Fourgal est devenu un gouverneur populaire, accumulant les « followers » sur les réseaux sociaux. LDPR pourra-t-il transformer l’essai? De nombreux habitants de la région sont prêts à soutenir ce parti, qu’ils associent désormais à leur gouverneur plutôt qu’à son sulfureux leader ultranationaliste, Vladimir Jirinovsky.

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