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Commémoration génocide rwandais : 10 chefs d’Etat attendus à Kigali dimanche

Au moins 10 chefs d'Etat et des dirigeants d'institutions internationales, comme la secrétaire générale de la Francophonie, la Rwandaise Louise…

Au moins 10 chefs d’Etat et des dirigeants d’institutions internationales, comme la secrétaire générale de la Francophonie, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, seront présents ce dimanche 7 avril dans la capitale rwandaise pour la commémoration du 25e anniversaire du génocide commis contre les Tutsis dans ce pays, a appris APA samedi de source officielle.Les noms des chefs d’Etats attendus ne sont pas encore annoncés, mais déjà sur place la presse étrangère, au niveau sous-régional et international (France, Canada, …), est fortement représentée. Le président français, Emmanuel Macron, ne sera toutefois pas présent pour cette commémoration, ayant mandaté le député LREM (son parti) Hervé Berville, natif du Rwanda et rescapé du génocide, avec une délégation pour le représenter.

Par ailleurs, on constate à Kigali la présence de journalistes de télévisions nationales venues de pays tels que la Zambie, la Tanzanie, le Djibouti, le Kenya, …

Ainsi au matin du dimanche, il y aura une visite au Mémorial du Génocide de Gisozi, dans le centre de Kigali, où on pourra retrouver notamment les restes de plus de 250.000 personnes victimes génocide enterrées là.

Il est prévu lors de ce passage, un dépôt de gerbes de fleurs par les autorités, avant « l’allumage de la flamme du souvenir », nous souffle, dans les locaux du ministère des Affaires étrangères, un agent chargé d’expliquer à la presse les dispositions prises pour la manifestation.

Par la suite, une marche d’une distance de « 2 km » est prévue du siège du Parlement rwandais au stade national Amahoro, qui a une capacité d’accueil d’environ 30.000 places.

 Récitation de « 100 noms de victimes »

Dans le stade, il est notamment prévu la récitation de « 100 noms de victimes dont les familles ont été complètement décimées » pendant ce génocide qui a emporté environ 800.000 personnes, principalement des Tutsis.

En revanche depuis cette tragédie, le pays a connu une ascension fulgurante vers le progrès économique et social. Ce changement est surtout impulsé par le gouvernement du président Paul Kagamé, arrivé au pouvoir en 2000, après avoir mené auparavant une guerre de libération nationale à travers le Front patriotique rwandais (FPR), qui se trouve être aujourd’hui le parti au pouvoir.

Le génocide des Tutsis, ayant eu lieu du 7 avril 1994 au 17 juillet 1994 au Rwanda, s’inscrit historiquement dans un projet génocidaire latent depuis plusieurs décennies, à travers plusieurs phases de massacres de masse, et stratégiquement dans le refus du noyau dur de l’État rwandais, constitué de Hutus, de réintégrer les exilés Tutsis, objet de la guerre civile de 1990-1993.

En 1994, les accords d’Arusha prévoyaient cette réintégration afin de mettre fin à la guerre. Mais l’assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, servit de prétexte aux extrémistes Hutus pour mener leur objectif génocidaire contre les Tutsis.

Hier vendredi à la clôture d’une conférence internationale sur le génocide à Kigali, le Sénégalais Adama Dieng, conseiller spécial à l’ONU sur la prévention des génocides, a souligné désormais la nécessité de « mobiliser » les Etats à « assurer » leur rôle de « protection des populations » dans le but « d’éviter les génocides », étant donné que certaines « personnes continuent d’être tuées (dans le monde) sur la base de leur identité ».

 « L’éducation » comme arme contre le génocide

Cette protection passe selon lui par « l’éducation », constatant par ailleurs que « le Rwanda a parcouru un long chemin » après cette tragédie sur laquelle « l’humanité totale a failli », vu qu’elle pouvait surtout être évitée. Par ailleurs la « défaillance de la communauté internationale », rappelle Adama Dieng, avait « ébranlé », à l’époque, des institutions telles que « l’ONU et l’UA ».

Mais malgré cela, a-t-il assuré, le Rwanda « a montré à la face du monde » que lorsque la justice et la réconciliation sont menées de bonne foi « tout le monde gagne ».

Et aujourd’hui, « si le Rwanda a pu survivre après ces 25 dernières années, c’est que nous devons poursuivre notre mission », a pour sa part indiqué Johnston Busingye, ministre rwandais de la Justice, prononçant hier le discours de clôture de ce colloque de deux jours dont le thème était : « Préservation de la mémoire, un combat de l’humanité ».

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