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Compte à rebours en RDC: des pro-Katumbi manifestent, Kabila toujours muet

Des partisans de l'opposant Moïse Katumbi ont manifesté lundi à Lubumbashi pour demander son retour en République démocratique du Congo,…

Des partisans de l’opposant Moïse Katumbi ont manifesté lundi à Lubumbashi pour demander son retour en République démocratique du Congo, où le président Joseph Kabila reste muet à deux jours de la date-butoir du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle.

La plate-forme électorale de M. Katumbi, Ensemble, a organisé plusieurs marches qui ont été dispersées par la police, a constaté un correspondant de l’AFP.

La police a tiré en l’air et arrêté des manifestants, dont certains ont été rapidement relâchés. Un avocat partisan de M. Katumbi, Peter Mbala, a aussi affirmé à l’AFP avoir vu des jeunes gens se faire arrêter en centre-ville, « une vingtaine » selon lui.

« Nous réclamons Katumbi au Congo sans délais », proclamait une pancarte tenue par des femmes en train de marcher par dizaines en chantant, d’après une vidéo diffusée sur internet.

Un partisan de M. Katumbi, Augustin Amundala, a déclaré à l’AFP avoir pris ces images « entre 10h00 et 11h00 (08h00 et 09h00 GMT) en direction du gouvernorat. C’est un mouvement spontané. Les +mamans+ ont appris qu’il y avait des affrontements entre jeunes et policiers dans des quartiers de la ville. Elles ont abandonné le marché et sont arrivées jusqu’au gouvernorat ».

Une autre vidéo montre des hommes en train de marcher en chantant leur soutien à « Moïse ».

Ni le maire ni la police n’étaient joignables pour confirmer les marches et les échauffourées.

Dans une vidéo diffusée dimanche, Moïse Katumbi a promis qu’il allait « se battre » dans le cadre de la Constitution et des accords de la Saint-Sylvestre, après avoir tenté vendredi et samedi de rentrer en RDC pour déposer sa candidature aux élections prévues le 23 décembre prochain.

L’accord majorité-opposition de la Saint-Sylvestre 2016 légitimait le maintien au pouvoir du président Kabila au-delà de la fin de son second mandat constitutionnel le 20 décembre 2016, moyennant l’organisation d’élections crédibles.

« Je voulais participer à ce grand rendez-vous qui est en train d’être gâché par un seul homme, un homme qui ne veut pas la paix, un homme qui ne veut pas la démocratie dans notre pays, un homme qui veut choisir ses candidats, Joseph Kabila. Nous n’allons pas accepter », a-t-il déclaré.

Le président Kabila, qui ne peut pas se représenter d’après la Constitution, reste muet sur son intention de choisir un candidat au sein de sa majorité, avant la date-butoir mercredi à 16h30 (15h30 GMT).

« Jusque là, il n’y a pas de raison que l’on repousse (cette échéance) », a déclaré lundi à l’AFP Corneille Nangaa, le président de la commission électorale.

Le président Kabila s’est rendu jeudi et vendredi en Angola, pays voisin qui suit de près le processus électoral en RDC.

Auparavant, il avait dépêché dans un autre pays voisin très impliqué, le Rwanda, son ministre des Affaires étrangères, le patron de l’Agence nationale des renseignements (ANR) et le chef du renseignement militaire pour rencontrer le président Paul Kagame.

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