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Contestation en Irak: des dizaines de blessés dans de nouveaux affrontements

Des dizaines de personnes ont été blessées dimanche dans des affrontements en Irak, pour la deuxième journée consécutive, entre protestataires…

Des dizaines de personnes ont été blessées dimanche dans des affrontements en Irak, pour la deuxième journée consécutive, entre protestataires et forces de sécurité, qui ont tiré à balles réelles sur des sites névralgiques de la contestation à Bagdad et dans le sud.

Redoutant que leur mouvement démarré début octobre soit évincé après une intervention des forces de sécurité émaillée de violences samedi, les manifestants ont réinvesti samedi soir et dimanche matin les principales places de la contestation.

Quatre manifestants hostiles au pouvoir ont été tués à Bagdad et dans le sud, selon un bilan actualisé, lors de ces affrontements de samedi avec les forces de sécurité.

Dimanche, à Bagdad, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser des petits rassemblements sur les places Khallani et Wathba, à proximité de la place Tahrir, épicentre de la contestation, selon une source policière. Au moins 17 manifestants ont été blessés, dont six par balles, selon cette même source.

Les manifestants ont lancé des pierres sur la police anti-émeutes et certains ont lancé des cocktails Molotov.

Une marche étudiante prévoit dans l’après-midi de rallier la place Tahrir depuis le campus universitaire de Bagdad.

Dans le sud, à Nassiriya, les forces de sécurité ont également tiré à balles réelles pour disperser les manifestants, rassemblés en grand nombre après que la police les a chassés des grandes artères menant au site principal de la protestation, place Habboubi.

Au moins 50 manifestants ont été blessés par balles et une centaine traitée après le tir de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, selon une source médicale.

A Bassora, à l’extrême sud du pays, des centaines d’étudiants ont protesté contre le démantèlement de leur campement par les forces anti-émeutes la veille, selon un correspondant de l’AFP.

A Kout, des étudiants ont monté de nouvelles tentes pour remplacer celles démantelées la veille. Dans la ville sainte de Najaf, des étudiants ont bloqué la route menant à l’aéroport.

– « Indigne » –

Depuis le 1er octobre, le mouvement inédit car spontané, dominé par la jeunesse, a été émaillé de violences qui ont fait au moins 470 morts, en grande majorité des manifestants, selon des sources médicales et policières.

Après avoir dénoncé dans un premier temps le manque d’emplois et de services et la corruption endémique, la contestation réclame désormais des élections anticipées et un Premier ministre indépendant.

Sous la pression de la rue, le Premier ministre Adel Abdel Mahdi a démissionné en décembre mais continue de gérer les affaires courantes, les partis politiques ne parvenant pas à s’entendre sur un successeur.

L’impasse politique a été dénoncée samedi par la représentante de l’ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, qui a déclaré que « l’indécision » actuelle était « indigne des espoirs des Irakiens exprimés courageusement depuis quatre mois ».

Depuis vendredi, la contestation redoute que le retrait par Moqtada Sadr de son soutien au mouvement laisse le champ libre au pouvoir pour réprimer.

Vendredi soir, l’influent leader chiite a indiqué sur Twitter qu’il ne s’impliquerait plus dans le mouvement, après un rassemblement à Bagdad de milliers de ses partisans réclamant le départ des 5.200 soldats américains stationnées en Irak.

Ses partisans, qui soutenaient jusqu’alors la contestation et étaient considérés comme les mieux organisés, ont alors démonté leurs tentes installées depuis octobre à Bagdad et dans le sud.

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