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Controverse autour des manifestations de l’opposition au Cameroun

Le ministre en charge de la Communication, René Sadi, a affirmé qu'«aucun coup de feu à balles réelles n'a été…

Le ministre en charge de la Communication, René Sadi, a affirmé qu’«aucun coup de feu à balles réelles n’a été tiré», samedi dans la métropole économique, Douala, où le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) avait organisé une manifestation pour dénoncer le «hold-up électoral» de la présidentielle du 7 octobre 2018.Au cours d’un point de presse organisé le même jour, peu avant minuit, le ministre a invoqué «quelques échauffourées au cours desquelles les éléments de sécurité ont fait usage d’une logistique réglementaire», démentant ainsi la version, images à l’appui, faisant état de tirs à balles réelles de la police sur les protestataires.

Les images, amplement partagés sur les réseaux sociaux, montrent pourtant, en dehors des gaz lacrymogènes déversés sur les manifestants et quelques éléments en tenue de la police, arme au poing et fonçant sur la foule, les cuisses sérieusement déchirées par des balles de l’avocate Michèle Ndoki et de l’activiste Célestin Njamen.

La première citée, sur sa page Facebook, a publié des vidéos y relatives, témoignant par ailleurs avoir reçu trois balles, sur les cinq qui lui étaient destinées. Elle ajoute que «quelqu’un est venu s’interposer en s’offrant comme bouclier» pour la sauver.

Dans un communiqué rageur, le bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Cameroun, Charles Patie Tchakouté, tout en restant attaché au respect de la légalité républicaine, s’est dit «préoccupé» par la situation que connaissent certains de ses confrères depuis quelques mois, eux qui «font l’objet d’une attaque particulière, en l’occurrence d’enlèvements par des individus non identifiés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest» où sévit la crise sécessionniste anglophone.

Au sujet de Michèle Ndoki et de trois autres auxiliaires de justice, malmenés, blessés ou interpellés au cours de manifestations pacifiques, il a dénoncé et condamné «tout usage disproportionné de la force publique à l’égard d’une population civile, fût-ce dans la prévention ou la protection de l’ordre public».

Il en va pourtant autrement pour René Sadi, selon qui «par l’organisation de ces manifestation, le MRC entendait, comme à l’accoutumée, inciter des compatriotes de l’intérieur du pays et de la diaspora à braver l’ordre républicain par les mots d’ordre de rébellion et d’insurrection vis-à-vis des institutions légales et légitimes».

En dehors de Douala, dont il n’a pas détaillé le bilan de la répression, M. Sadi a fait état de 62 personnes interpellées dans la capitale, Yaoundé, 42 à Bafoussam et 13 à Mbouda (Ouest).

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