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Corée du sud: l’ex-présidente Park et l’héritier de Samsung seront rejugés

La Cour suprême sud-coréenne a cassé jeudi la condamnation de l'ex-présidente Park Geun-hye et de l'héritier de l'empire Samsung Lee…

La Cour suprême sud-coréenne a cassé jeudi la condamnation de l’ex-présidente Park Geun-hye et de l’héritier de l’empire Samsung Lee Jae-yong dans un retentissant scandale de corruption, et ordonné qu’ils soient rejugés.

Arrivée au pouvoir en 2013, Mme Park avait été destituée en 2017 dans la foulée de cette affaire qui lui avait valu d’être condamnée en appel à 25 années de prison, notamment pour corruption et abus de pouvoir.

Elle avait été reconnue coupable en avril 2018 d’avoir reçu ou demandé plus de 20 millions de dollars de conglomérats sud-coréens, d’avoir partagé des documents classés secrets, d’avoir mis sur une « liste noire » des artistes critiques de sa politique ou encore d’avoir limogé des responsables qui s’opposaient à ses abus de pouvoir.

La Cour suprême a cependant estimé jeudi qu’une décision séparée aurait dû être rendue dans le volet corruption de cette tentaculaire affaire.

« Nous renvoyons l’affaire devant la Haute Cour de Séoul », a déclaré le président de la Cour Kim Myeong-su.

Des médias sud-coréens ont relevé que cette décision pourrait ne pas être une bonne nouvelle pour l’ancienne présidente qui pourrait in fine écoper d’une peine plus longue si elle était reconnue coupable dans deux procès distincts.

Première femme élue présidente en Corée du Sud, Mme Park, 67 ans, avait été arrêtée en mars 2017 pour toute une série d’accusations qui avaient mis en lumière les accointances troubles entre le pouvoir politique et les grands conglomérats familiaux sud-coréens, et notamment Samsung.

Dans une des ramifications de cette affaire, le vice-président de Samsung Electronics et fils du président du groupe Samsung, Lee Jae-Yong, héritier du conglomérat, avait été condamné en première instance à cinq ans de prison, avant que sa sanction ne soit ramenée en appel à une peine d’emprisonnement avec sursis.

La Cour d’appel a cependant cassé cette décision jeudi et ordonné également un nouveau procès pour celui qui est de facto le patron du premier fabricant mondial de smartphones et de puces mémoire.

Ce jugement est un revers pour le groupe qui est de loin le plus grand de tous les conglomérats familiaux qui dominent la 11e économie mondiale.

En première instance, M. Lee avait été reconnu coupable de plusieurs infractions, et notamment corruption, abus de bien sociaux ou encore parjure devant la réprésentation nationale.

L’affaire tournait autour des paiements faits par Samsung à la confidente de l’ombre de Mme Park, Choi Soon-Sil, dont le parquet soutenait qu’ils visaient à acheter des faveurs politiques.

La chute de la présidente conservatrice, consécutive à des manifestations monstres dans tout le pays, avait permis l’alternance et l’élection de Moon Jae-in (centre-gauche), qui a contribué en 2018 au spectaculaire rapprochement entre les deux Corées.

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