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Coronavirus et politique au menu des journaux camerounais

Le verrouillage du pays, décidé la veille par le gouvernement pour cause de coronavirus et avec pour autre conséquence le…

Le verrouillage du pays, décidé la veille par le gouvernement pour cause de coronavirus et avec pour autre conséquence le report sine die du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, s’impose à l’affiche des journaux camerounais parus mercredi, avec en appendice la constitution controversée du bureau de l’Assemblée nationale.«Coronavirus : le Cameroun en état d’urgence», «Coronavirus : le Cameroun sous état d’urgence dès ce jour», «Coronavirus : le Cameroun paralysé», «Coronavirus : les 13 mesures du gouvernement», «13 mesures du gouvernement : la vie change avec le coronavirus», «Lutte contre le coronavirus : la riposte musclée du gouvernement», «Le gouvernement ferme les frontières et les écoles, et limite la circulation des personnes», «Coronavirus : des mesures fortes pour protéger la vie», titrent respectivement L’Œil du Sahel, InfoMatin, Le Messager, Mutations, Le Jour, Repères, The Guardian Post et Cameroon Tribune.

Si la dernière publication, par ailleurs quotidien à capitaux publics, jointe dans sa démarche par Le Soir aligne, dès sa couverture les contraintes édictées par le régime, Le Messager pointe le nombre grandissant de cas dans le pays. Le président Paul Biya met donc son pays en quarantaine, renchérit Émergence, en même temps que Le Quotidien salue des «mesures sanitaires vitales» pour les populations.

Ces mesures inédites, constate Repères, mettent fin à la cacophonie observée jusque-là dans la réponse du gouvernement à cette pandémie, qui n’épargne plus que peu de pays. La situation était jusqu’ici restée sous contrôle, grâce à la ligne de front que s’est constitué le pays depuis la déclaration de la pandémie en Chine, le 31 décembre 2019, en vue d’empêcher l’importation du virus et le cas échéant d’en lutter efficacement, soupire Mutations.

Sans aller jusqu’au confinement, ces mesures draconiennes et inédites obligent les citoyens à adopter une nouvelle discipline de vie, un fonctionnement communautaire strict et bouleverseront, à coup sûr, analyse InfoMatin, bien d’autres équilibres sociétaux.

En l’obligeant ainsi à se barricader, le coronavirus a également éloigné le Cameroun du CHAN qu’il s’apprêtait à accueillir, du 4 au 25 avril 2020, se désolent Cameroon Tribune, Émergence, Le Jour, Le Messager et The Guardian Post. Il s’agit d’une sage décision du pays, mais également de la Confédération africaine de football (CAF), salue Le Quotidien.

Pour dire vrai, corrige Repères, c’est un «petit pont» que le président de la dernière institution citée, Ahmad Ahmad, vient d’infliger au ministre des Sports, Narcisse Mouellè Kombi, lequel, jusqu’à très récemment et malgré la montée des menaces, rassurait la CAF que le Comité d’organisation local (Cocan), qu’il préside, était prêt à accueillir toutes les délégations annoncées pour la participation à la phase finale du tournoi, n’excluant pas les délégations venant des pays non africains, spécifiquement de l’Europe. En effet, appuie Mutations, le report du CHAN était prévisible au regard de la multiplication des cas du Covid-19.

Sa grande manchette, Mutations, sous un photomontage du président sortant de l’Assemblée nationale (PAN) affublé d’une couronne d’empereur, décrit un Cavaye Yeguie Djibril en poste à vie : à 80 ans, il se maintient à ce poste après 28 années sans interruption. «Assemblée nationale : Cavaye réélu», titre sobrement Cameroon Tribune. «Après Cavaye… Cavaye», moque Le Messager. Il est reconduit malgré tout, prolonge The Guardian Post.

Sénile et malade, comme son collègue du Sénat Marcel Niat Njifenji, Le Soir ne comprend pas que Paul Biya continue de maintenir ces gens aux affaires. Le chef de l’État et leader du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), a choisi la continuité, répond en écho InfoMatin.

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