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Coronavirus: « Nous, étudiants capverdiens, confinés à Wuhan » en Chine

"L'important est de partir d'ici en toute sécurité" pour rentrer au Cap-Vert, affirme à l'AFP Patrick Sylva, un des 350…

« L’important est de partir d’ici en toute sécurité » pour rentrer au Cap-Vert, affirme à l’AFP Patrick Sylva, un des 350 étudiants capverdiens en Chine, dont une quinzaine est bloquée à Wuhan, épicentre de l’épidémie causée par un nouveau coronavirus.

Doctorant en Cartographie, Patrick Sylva, 30 ans, vit à Wuhan depuis 2016. Comme ses compatriotes, il aimerait quitter Wuhan mais souhaite le faire « avec un faible risque de contagion, tant entre nous, les étudiants, que pour la population du lieu qui nous accueillera », dit-il à l’AFP, joint au téléphone par l’AFP depuis Praia.

« A quoi sert cela sert de sortir de la maison dans une ville pratiquement à l’arrêt, où tout le monde porte des masques et où on ne peut même pas donner et recevoir des sourires? », lance l’étudiant.

L’épidémie causée par un nouveau coronavirus a fait plus de 250 morts en Chine depuis son apparition en décembre 2019.

Depuis plusieurs jours, Patrick Sylva est confiné dans sa chambre, à l’université de la ville, ne sortant que rarement pour faire des courses ou bien se rendre au laboratoire.

« Dans mon université, dit-il, il y a des employés qui viennent au campus pour mesurer la température corporelle des étudiants en utilisant des équipements laser pour éviter tout contact physique ».

« Ils distribuent également des masques et du matériel hygiénique. J’ai même eu du thé pour renforcer le système immunitaire ».

L’étudiant capverdien dit ne pas savoir combien de temps cette situation va durer, mais son université vient de l’avertir que le début du prochain semestre a été reporté, sans fixer de date.

– Isolement et application Wechat –

« Tous les étudiants de mon université évitent de sortir. On sort quand c’est strictement nécessaire, par exemple pour faire des stocks de nourriture, mais les rues sont désertes, plusieurs magasins ont réduit les heures de fonctionnement, d’autres ont même fermé leurs portes », confie de son côté Lilyan Barros, une étudiante capverdienne de 28 ans.

Après des études en linguistique à Wuhan entamées en 2012, elle y est retournée pour y poursuivre sa formation dans la prestigieuse Central China Normal University (CCNU).

Elle vit désormais dans l’un des dortoirs réservés aux étudiants étrangers.

« Depuis l’épidémie de coronavirus, le CCNU a pris des mesures pour empêcher la contagion en mettant à la disposition des étudiants du matériel d’hygiène tel que du savon, des masques, des thermomètres, en interdisant de quitter les dortoirs sans masque et en limitant la circulation des véhicules dans le campus », explique la jeune femme.

Il y a « un sentiment d’isolement qui n’est pas agréable mais qui doit être enduré, car il y a un virus mortel en circulation », dit-elle.

Son université a mis en place des groupes de soutien sur la plateforme Wechat -le réseau social chinois- où les dernières informations sur le virus sont partagées.

Les étudiants cap-verdiens ont également touché 45 euros de l’association d’amitié Chine-Cap Vert Amicachi.

Certains d’entre eux ont souhaité être évacués, mais leur ambassade à Pékin leur a conseillé de garder leur calme et de suivre les recommandations des autorités chinoises.

« Il y a un risque de contagion pendant le transport et nous devons penser à cela », a déclaré à Praia le chef de la diplomatie capverdienne, Luis Filipe Tavares.

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