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Cory Booker, un sénateur très médiatique souvent comparé à Barack Obama

Il prêche le rassemblement et l'amour du prochain: le très médiatique sénateur et ex-maire de Newark Cory Booker, souvent comparé…

Il prêche le rassemblement et l’amour du prochain: le très médiatique sénateur et ex-maire de Newark Cory Booker, souvent comparé à Barack Obama, se distingue par un discours d’unité dans une Amérique plus que jamais polarisée.

« L’histoire de notre nation est définie par l’action collective (…). Ensemble, nous pouvons rediriger notre douleur commune vers un objectif commun », a déclaré dans une vidéo annonçant sa candidature le sénateur démocrate de 49 ans, apôtre des actions dépassant les divisions de partis.

La candidature de ce charismatique élu noir, entré au Sénat depuis 2013, n’est pas une surprise: cela fait des années qu’on le dit présidentiable. Et depuis plusieurs mois, il sillonnait les Etats-clé en vue des primaires démocrates.

En septembre, il faisait partie des sénateurs – dont Kamala Harris, elle aussi désormais candidate à l’investiture démocrate – qui s’étaient fait remarquer lors de l’audition télévisée du candidat controversé pour la Cour suprême, Brett Kavanaugh.

Il s’était comparé à Spartacus, et s’était dit prêt à perdre son siège au Sénat pour dévoiler des documents confidentiels sur les positions du juge Kavanaugh sur la discrimination raciale.

Le coup d’éclat n’a pas été nécessaire, mais Cory Booker confirmait ainsi son goût pour les coups médiatiques.

Comme maire de Newark, ville voisine de New York qu’il a gérée de 2006 à 2013, ce fan de Twitter de la première heure s’était imposé comme l’un des maires les plus populaires des Etats-Unis, se posant en rassembleur et pourfendeur de la criminalité endémique de cette ville majoritairement noire.

– « Super-maire » –

Il a toujours su agir en phase avec les caméras, ce qui lui vaut régulièrement des critiques: grève de la faim pour attirer l’attention sur les problèmes de drogue, virées de nuit avec les policiers.

En 2012, il plonge dans une maison en feu pour sauver une voisine. Cet ex-joueur de football américain d’1,90 mètres en ressort avec des brûlures au second degré et un surnom, « super-maire ».

Dès 2008, ses admirateurs du New Jersey parlaient de lui comme d’un futur président.

Lors de la campagne de 2016, son nom revient. Il ne se présentera pas, mais Hillary Clinton envisagera de le prendre comme co-listier.

Ce sera finalement Tim Kaine. Mais Cory Booker prononcera un discours très remarqué lors de la convention démocrate, où le rejet de la polarisation était déjà un thème central.

Au-delà de ses talents d’orateur et de ses actions de terrain, Cory Booker, fils de cadres d’IBM militant pour les droits civiques, a en commun avec Barack Obama d’avoir grandi dans des milieux essentiellement blancs.

Il a lui aussi fréquenté des universités d’élite – premières années d’études supérieures à Stanford, où il joue dans l’équipe de football, puis droit à Yale – avant de retourner dans des quartiers difficiles, un parcours qui nourrit son message de rassemblement.

Une différence cependant: Cory Booker est célibataire, une anomalie dans un pays où la dernière élection d’un président sans épouse remonte à 1884, et qui nourrit les rumeurs depuis longtemps.

« Les normes familiales ont radicalement changé », assurait-il au Philadelphia Inquirer en décembre. « Des gens dans toutes sortes de situations familiales se font élire, y compris le président (Donald Trump), marié trois fois. Je crois que les vieilles conventions ne s’appliquent plus ».

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