Le nord de la Côte d’Ivoire subit d’importantes coupures d’électricité depuis quatre jours, contraignant des femmes à accoucher à la lumière de lampes à pétrole dans des maternités, selon des témoignages rapportés jeudi par un correspondant de l’AFP.
A Korhogo, Ferkessedougou, Tingréla, Boundiali, les quatre grandes villes du Nord ivoirien, les habitants doivent se passer d’électricité de la tombée de la nuit à 18 heures jusqu’au matin à 7 heures. Une situation qui prévaut aussi dans les villages.
La compagnie ivoirienne d’électricité (CIE, publique) a expliqué dans un communiqué mercredi ces « perturbations » par d' »importants travaux engagés à la suite d’un accident qui a entraîné la chute de trois pylônes de la ligne haute tension alimentant les localités de l’ouest et du nord » de la Côte d’Ivoire.
« Il y a également, en même temps, des travaux de renforcement d’autres lignes à haute tension », a précisé jeudi la direction de la communication de la CIE.
A Tingréla, toute la ville a été plongée dans le noir ces quatre dernières nuits. Boundiali s’est aussi passée de courant depuis deux nuits. « Dans des maternités, des accouchements se font à la lampe-torche ou à la lampe à pétrole », a témoigné Karine Kouadio, sage-femme dans une maternité de Boundiali.
« Nous corrigeons les devoirs des élèves à la lampe à pétrole, à la bougie au à la lumière de nos téléphones portables », a raconté Réné Koné, enseignant d’un lycée de Boundiali.
A Korhogo, les délestages de courant se font quartier par quartier depuis deux nuits.
La Côte d’Ivoire, qui dispose d’un réseau de 5.000 km de lignes à haute tension, projette de doubler sa production électrique d’ici 2020, de 2.200 mégawatts, à 4000 MW, puis de la tripler d’ici 2030, à 6.600 MW.
Via les lignes à haute tension du nord ivoirien, elle exporte de l’électricité au Mali et au Burkina Faso.