InternationalAPA




Covid-19 : le Sénégal à l’épreuve de la circulation clandestine interurbaine

L'interdiction du transport interurbain pour éviter la propagation du nouveau coronavirus est loin d'être respectée au Sénégal, déplorent les autorités.Ce…

L’interdiction du transport interurbain pour éviter la propagation du nouveau coronavirus est loin d’être respectée au Sénégal, déplorent les autorités.Ce lundi, le ministère de la Santé a enregistré 64 nouvelles contaminations dont 50 cas contacts et 14 communautaires. Un premier patient a été recensé dans la région de Sédhiou (sud).

Selon Libération, ce sujet a circulé entre Louga (centre-nord) et Dakar, avant de rallier Sédhiou « il y’a de cela cinq jours », confirmant ainsi « l’existence d’une mafia dans les transports » inter-régionaux pourtant interdits par un arrêté ministériel.

C’est une « problématique », affirme le docteur Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), intervenant à la suite de la lecture du point Covid-19 du jour par la directrice de la Santé, pour donner des éclairages sur la prise en charge de la pandémie au Sénégal.

Pour lui, amener les contrevenants à respecter la mesure de non circulation d’une région à une autre « est une question fondamentale si on veut arriver à préserver certaines régions, et arriver aussi à limiter les cas communautaires ».

Déjà, 31 sur les 78 districts sanitaires du pays sont touchés, soit un total de « 11 régions » administratives sur seize. La capitale Dakar et la cité religieuse de Touba restent toutefois les principaux foyers du Covid-19. Elles concentrent à elles seules plus des deux tiers des cas dont 442 sont sous traitement ce lundi.

Par ailleurs, les médias rapportent que beaucoup de cas communautaires de ces derniers jours ont fait de longs trajets clandestinement avant d’être diagnostiqués positifs à la maladie. Selon certains témoignages, des transporteurs continuent de convoyer sur des pistes non conventionnelles des personnes, moyennant de fortes sommes.

« Phase ascendante »

De plus, le Sénégal a renoué hier dimanche avec un cas importé. Il s’agit d’une dame venue de Guinée qui a traversé la frontière, via le département de Vélingara (sud), à bord d’une moto-taxi « Jakarta ». Elle a été arrêtée par un « comité de vigilance » local, estime le médecin-chef du district de Kolda, docteur Yaya Baldé.

Toutefois, les forces de défense et de sécurité ne sont pas inactives face à ces violations de la loi. Le 23 avril dernier, le préfet du département de Mbour a fait savoir qu’un « présumé cerveau du réseau de transport clandestin » a été arrêté, promettant que le combat contre cette pratique illicite allait se poursuivre.

Depuis le 2 mars, le Sénégal a recensé 736 cas positifs au Covid-19 dont 284 guéris, neuf décès et un évacué dans son pays et « finalement décédé ».

« Nous sommes dans la phase ascendante de la maladie au Sénégal », note Dr Abdoulaye Bousso, ajoutant que l’équipe chargée de la gestion de cette crise est « en train d’élaborer toutes les stratégies pour essayer de limiter un peu cette contamination ».

Revenant sur certaines spécificités des patients du nouveau coronavirus au Sénégal, le directeur du Cous a souligné que leur âge moyen tournait autour de 34 ans : « Ce qui explique la majorité de cas simples », et peut-être leur guérison rapide. Néanmoins, un seul malade hospitalisé a été déclaré guéri aujourd’hui contrairement aux autres jours où le nombre de remis était plus grand.

Par ailleurs, la stratégie du ministère de la Santé pour le moment est de dépister les « cas contacts » même si beaucoup d’observateurs appellent à la généralisation du test dans la population. « La question du dépistage de masse n’est pas à l’ordre du jour parce qu’il faut toute une stratégie et des moyens spécifiques pour pouvoir le faire », a laissé entendre Dr Bousso.

En outre, il a plaidé pour les « tests à diagnostic rapide » qui pourraient jouer un grand rôle dans la prise en charge rapide des patients.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne