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Crash à Téhéran: à l’aéroport de Kiev, on pleure l’équipage ukrainien

Roses, œillets, chrysanthèmes: à Kiev Boryspil, aéroport d'attache du Boeing qui s'est écrasé mercredi en Iran en tuant les 176…

Roses, œillets, chrysanthèmes: à Kiev Boryspil, aéroport d’attache du Boeing qui s’est écrasé mercredi en Iran en tuant les 176 personnes à bord, des fleurs et des bougies jonchent le sol devant les portraits de son équipage ukrainien.

Un couple sanglote en se couvrant la figure avec les mains. Accroupies, plusieurs hôtesses de l’air, tailleur sombre et foulard jaune autour du cou, arrangent des bougies posées à même le sol.

Des dizaines de personnes – employés de l’aérien, passagers et habitants – rendaient mercredi soir un dernier hommage aux membres de l’équipage, cinq hommes et quatre femmes, devant leur photos alignées sur des bureaux gris dans la zone de départs.

« Je les connaissais tous », confie, la voie rauque, Artem, un pilote de la même ligne, Ukraine International Airlines (UIA), après avoir déposé un bouquet de roses rouges et longuement fixé du regard les portraits de ses collègues défunts.

Il a rencontré tout l’équipage avant leur départ pour Téhéran. « Ils étaient très inquiets, avaient un mauvais pressentiment », assure le jeune homme en veste kaki.

– « Un équipage excellent » –

La catastrophe du Boeing 737 est intervenue dans un contexte de graves tensions au Moyen-Orient et peu après le tir de missiles par Téhéran visant les troupes américaines en Irak, même si rien n’indique que ces événements sont liés.

« Je leur ai souhaité un bon vol, ils m’ont répondu la même chose. Et puis, le matin, tout cela a émergé. C’est terrible, terrible. Hier, ils étaient vivants et aujourd’hui, c’est fini », poursuit Artem.

Vadym, la quarantaine, « ne connaissait personne » mais est venu « en tant que compatriote pour exprimer de la sympathie ». « C’est si triste, beaucoup étaient tellement jeunes », dit-il.

Encore un bouquet apporté par un jeune homme qui a reconnu dans une des hôtesses de l’air son ancienne professeure d’anglais. « J’ai vu son nom, puis sa photo et je suis venu ici. Elle était une excellente prof », raconte-il.

Le vol PS752 avait décollé mercredi à 06H10 (02H40 GMT) de l’aéroport Imam Khomeiny de Téhéran en direction de l’aéroport de Boryspil avant de s’écraser deux minutes après, tuant les 176 personnes à bord, principalement des Iraniens et des Canadiens.

Sur les 11 Ukrainiens dans l’avion, neuf étaient des membres d’équipage: trois pilotes, quatre hôtesses de l’air et deux stewards. C’est le premier crash meurtrier de cette compagnie aérienne privée, la première du pays, en 28 ans d’existence. Ses causes demeurent inconnues.

« C’était un de nos meilleurs avions avec un équipage excellent », a déclaré à la presse, larmes aux yeux, le président de la compagnie Ievguen Dykhne plus tôt dans la journée. L’équipage étant très expérimenté, la probabilité de son erreur est « minime, nous ne la considérons pas » sérieusement, a ajouté un des vice-présidents, Igor Sosnovsky.

Après la tragédie, des Ukrainiens ont également apporté des fleurs devant les ambassades canadienne et iranienne à Kiev.

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