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Crise au Sri Lanka: les marchandages politiques battent leur plein

Les Premiers ministres rivaux au Sri Lanka marchandaient mardi la défection de parlementaires du groupe adverse, en vue d'un éventuel…

Les Premiers ministres rivaux au Sri Lanka marchandaient mardi la défection de parlementaires du groupe adverse, en vue d’un éventuel vote de confiance au Parlement dans la crise politique qui secoue cette île d’Asie du Sud.

Limogé vendredi à la surprise générale par le président Maithripala Sirisena, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe dénonce son renvoi comme inconstitutionnel et s’accroche au pouvoir. Il réclame une session d’urgence du Parlement, qui a été suspendu jusqu’au 16 novembre, pour prouver qu’il détient toujours la majorité.

Nommé à sa place, Mahinda Rajapkse, l’ex-homme fort (2005-2015) de cette nation à majorité bouddhiste de 21 millions d’habitants, a formé son propre gouvernement. Il a obtenu la défection de quatre parlementaires du camp de M. Wickremesinghe en leur confiant un portefeuille ministériel.

Le Premier ministre démis, qui vit retranché dans sa résidence officielle à Colombo, a lui convaincu deux députés de la partie opposée de rejoindre son United National Party.

En l’état actuel, le camp de Ranil Wickremesinghe compte 105 sièges sur les 225 du Parlement, et celui de Mahinda Rajapkse et Maithripala Sirisena 98. La majorité des 22 députés restants devrait soutenir M. Wickremesinghe en cas de vote mais de nombreuses tractations sont en cours, selon les observateurs.

La communauté internationale a appelé le président Sirisena à réunir « immédiatement » le Parlement afin de trouver une issue à la crise mais le chef de l’État n’a envoyé aucun signe en ce sens.

« Si (le président) a la majorité il n’y a aucun besoin de garder le Parlement fermé. Il veut se donner du temps pour des marchandages » afin d’assurer suffisamment de voix pour la confirmation de M. Rajapakse, a dénoncé Mangala Samaraweera, ministre des Finances du gouvernement Wickremesinghe.

Un vice-ministre du gouvernement sortant, Ranjan Ramanayake, a lui accusé la Chine de financer le camp Rajapakse: « je dis à la Chine de ne pas dépenser leurs millions pour acheter des parlementaires au Sri Lanka. Ils veulent acheter le pays », a-t-il déclaré.

À la présidence du Sri Lanka, Mahinda Rajapakse avait mené une politique pro-chinoise et contracté d’importants prêts auprès de Pékin, faisant grincer des dents à New Delhi, la puissance régionale traditionnelle.

L’ambassade de Chine au Sri Lanka a dénoncé des accusation « infondées et irresponsables ».

La crise constitutionnelle que traverse le pays est susceptible de dégénérer en « bain de sang » si le Parlement n’est pas consulté dans la confrontation au sommet de l’État, s’est inquiété lundi le président de cette assemblée.

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