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Crise politique en Italie: les rebondissements depuis les élections de 2018

Des élections de mars 2018 à la fin du premier gouvernement populiste italien, après l'éclatement au bout de 14 mois…

Des élections de mars 2018 à la fin du premier gouvernement populiste italien, après l’éclatement au bout de 14 mois de la coalition entre la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles, voici les principales étapes de la crise politique en Italie:

– Législatives du 4 mars 2018 –

Les législatives modifient en profondeur l’ordre politique italien en place depuis 50 ans.

Une coalition de droite obtient 37% des voix, et en son sein la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) devance, avec 18% des voix, Forza Italia de Silvio Berlusconi (14%).

De son côté, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), mené par Luigi Di Maio, devient le premier parti du pays avec 32% des voix. Aucun des deux partis en tête n’a un résultat suffisant pour gouverner seul.

– Coalition 5 étoiles-Ligue –

Former une coalition est compliqué, mais le 18 mai, les deux partis présentent la version définitive de leur contrat, anti-austérité et très à droite sur des thèmes comme l’immigration et la sécurité. Ils renoncent à sortir de l’euro.

Le 21 mai, le M5S et la Ligue soumettent pour le poste de chef de gouvernement le nom de Giuseppe Conte, avocat et professeur de droit. Le président Mattarella hésite 48 heures avant de nommer ce novice en politique.

Le 27 mai, M. Conte présente ses propositions pour la composition du gouvernement mais le président met son veto sur Paolo Savona, eurosceptique et germanophobe de 81 ans, exigé par la Ligue pour le ministère de l’Economie. Giuseppe Conte jette l’éponge.

Le 28 mai, M. Mattarella charge Carlo Cottarelli, un économiste dont les idées sont aux antipodes de celles de la Ligue et du M5S, de former un gouvernement, déclenchant la fureur des deux partis.

Le 31 mai, un compromis intervient: M. Cottarelli s’efface, M. Conte est de nouveau nommé Premier ministre, et M. Savona se voit confier les Affaires européennes. MM. Di Maio et Salvini deviennent vice-Premiers ministres, respectivement chargés du Développement économique et de l’Intérieur.

– Multiples conflits –

Le 1er juin 2018, le gouvernement d’alliance prête serment à Rome. Dès les premiers mois, Matteo Salvini s’affirme en vrai patron.

De multiples conflits au sein de la majorité (sur la réforme de la justice ou sur le tour de vis sécuritaire et anti-migrants par exemple) alimentent des doutes sur la longévité du gouvernement.

Matteo Salvini impose des conditions drastiques au « revenu de citoyenneté », mesure phare du M5S, et obtient en mars 2019 que ses alliés bloquent au Sénat des poursuites engagées contre lui pour séquestration de migrants.

La Ligue et le M5S sont à couteaux tirés sur le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin, la première y étant très favorable, le second y voyant un gaspillage d’argent public.

– Elections européennes –

Aux élections européennes de mai, Matteo Salvini renforce son emprise sur le gouvernement populiste: la Ligue dépasse les 34% tandis que le Mouvement 5 étoiles tombe à 17%.

Le 3 juin, Giuseppe Conte menace de démissionner si les incessantes polémiques entre les deux partis de la majorité ne prennent pas fin.

– La coalition éclate –

Lors d’un vote parlementaire le 7 août, le M5S vote contre le projet Lyon-Turin.

Le 8 août, Matteo Salvini réclame des élections anticipées, faisant éclater la coalition. Pour accélérer la chute de l’exécutif, son parti dépose au Sénat une motion de défiance contre le chef de gouvernement Giuseppe Conte.

Le 13, le Sénat repousse toute décision sur le sort du gouvernement au 20 août, le M5S votant aux côtés du Parti démocrate (PD, centre gauche).

L’ancien Premier ministre déchu Matteo Renzi (2014-2016) toujours poids lourd du PD, propose au M5S d’unir leurs forces derrière un « gouvernement institutionnel » et anti-impôts, qui taillerait drastiquement dans le nombre de parlementaires.

– Démission de Conte –

Le 20, Giuseppe Conte annonce devant le Sénat qu’il présentera sa démission dans la soirée. Il accuse Matteo Salvini d’avoir été « irresponsable » en faisant éclater la coalition.

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