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Cyberattaque en Allemagne: un suspect de 20 ans interpellé

La police allemande a annoncé mardi l'interpellation d'un homme de 20 ans après la cyberattaque massive ciblant des centaines de…

La police allemande a annoncé mardi l’interpellation d’un homme de 20 ans après la cyberattaque massive ciblant des centaines de responsables politiques et personnalités qui a créé un choc dans le pays.

L’arrestation du jeune homme, à son domicile dans la région de Francfort, la Hesse, est intervenue dimanche après une perquisition dans son appartement, a précisé dans un communiqué la police.

Les forces de l’ordre ont promis plus de détails lors d’une conférence de presse en milieu de journée.

Selon le site de l’hebdomadaire Der Spiegel, il s’agit d’un lycéen qui a agi seul et reconnu les faits.

Il vit chez ses parents et n’aurait « pas réalisé toutes les conséquences de son acte », affirme le site en citant un enquêteur.

– Un millier de victimes –

Les autorités allemandes avaient dévoilé vendredi la publication via un compte twitter @_0rbit, bloqué depuis, de données personnelles ou professionnelles d’environ un millier de responsables politiques, dont la chancelière Angela Merkel et plusieurs de ses ministres.

Des journalistes et des personnalités du monde du spectacle figuraient aussi au tableau de chasse du « hacker » présumé. Il avait jour après jour diffusé leurs données en décembre, à la manière d’un calendrier de l’Avent dont il fallait ouvrir une porte pour accéder à l’information.

Les données dérobées se trouvaient dans des comptes sur les médias sociaux ou stockées dans le « cloud ».

Aucune information hypersensible n’a toutefois fuité à cette occasion. Ont été divulgués principalement des contacts, adresses, conversations sur internet, documents d’identité et administratifs ou lettres.

Dans certains cas, des photos, adresses privées ou numéros de téléphones portables ont été diffusés comme notamment ceux de la présidente du parti social-démocrate Andrea Nahles qui s’était déclarée « très affectée et blessée ».

C’est son prédécesseur, l’ex-président du Parlement européen Martin Schulz, qui avait mis la puce à l’oreille des autorités dans cette affaire. Il avait contacté la semaine dernière la police après avoir été contacté sur son portable par plusieurs inconnus.

Concernant Angela Merkel la publication a concerné des adresses emails, déjà semi-publiques, et des liens renvoyant à des lettres lui ayant été adressées.

– « Attaque contre la démocratie » –

Il n’empêche, l’affaire s’est avérée embarrassante pour le gouvernement, accusé d’incurie dans la lutte contre la cybercriminalité. D’autant que les autorités étaient au courant depuis décembre qu’un piratage était en cours mais n’en ont pas immédiatement averti les responsables politiques et personnalités concernées.

Critiqué pour son silence relatif depuis la révélation de ce piratage de grande envergure, le très impopulaire ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, membre du parti bavarois CSU allié aux conservateurs de la chancelière, doit s’exprimer en début d’après-midi.

La ministre de la Justice, la social-démocrate Katarina Barley, a qualifié ce vol de données « d’attaque contre notre démocratie et ses institutions ». Et elle s’en est pris aux fournisseurs de plateformes internet et aux médias sociaux, leur demandant « de bloquer immédiatement tout compte diffusant des données piratées », dans un entretien au quotidien régional Rheinische Post.

Dans un premier temps, certains experts avaient suspecté les milieux de l’ultra-droite d’être à l’origine de ce piratage.

Ils arguaient du fait que le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne est le seul des grands mouvements politiques allemands dont aucun élu n’a été visé.

Ces dernières années, le Bundestag et des partis politiques ont aussi été pris pour cible par des cyberattaques émanant, selon Berlin, de services de renseignement étrangers.

Des hackers russes ont notamment été soupçonnés d’orchestrer ces opérations. L’Allemagne s’inquiète régulièrement de possibles tentatives, de la Russie notamment, de tenter d’influencer le climat politique national via des cyberattaques ou des actions de désinformation.

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