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Danemark: accord à gauche pour la formation d’un gouvernement social-démocrate

Après trois semaines de négociations au Danemark, la chef de file sociale-démocrate Mette Frederiksen a annoncé la conclusion d'un accord…

Après trois semaines de négociations au Danemark, la chef de file sociale-démocrate Mette Frederiksen a annoncé la conclusion d’un accord avec trois partis de gauche pour former un gouvernement après les élections du 5 juin.

« Maintenant nous sommes arrivés au but (…) nous montrons ainsi que lorsque les Danois votent comme ils l’ont fait, une nouvelle majorité peut traduire leurs espoirs en actions », a dit dans la nuit de mardi à mercredi Mme Frederiksen qui va former un gouvernement minoritaire, une habitude dans le pays, soutenu par ses alliés.

Chargée par la reine des négociations pour former un gouvernement, elle va mercredi lui présenter l’accord de 18 pages. Les analystes misent sur une présentation du nouvel exécutif jeudi.

– A la pointe sur le climat –

Préoccupation numéro un des électeurs, le climat a la part belle dans l’accord entre les quatre formations.

« C’est un document politique qui, comme l’un des premiers au monde, définit réellement des ambitions vertes. Nous allons élaborer un plan climat, une loi contraignante sur le climat et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 70% », a dit la cheffe de la social-démocratie.

Avec 25,9% des suffrages, son parti est la première formation du pays et l’ensemble du « bloc rouge » a une majorité absolue de 91 sièges sur les 179 que compte le Folketing, le Parlement danois.

Le futur gouvernement entend mener une politique d’immigration stricte, comme c’est le cas depuis 2001, mais « humaine ».

Il va de nouveau accueillir des réfugiés à l’aide d’un système de quotas. En 2016, le Danemark avait suspendu sa participation au programme de quotas de réinstallation des réfugiés des Nations unies.

L’accord prévoit également l’abandon du projet de placer sur une île inhabitée les migrants « indésirables », des déboutés de l’asile qui ont un casier judiciaire, en attente d’expulsion, et ceux qui ne peuvent être renvoyés vers leur pays.

Les négociations qui viennent de s’achever sont les plus longues depuis 1988 dans l’histoire politique d’un pays habitué au consensus.

La cheffe de file sociale-démocrate, qui à 41 ans va devenir la plus jeune Première ministre du pays, « a réalisé son souhait de diriger un gouvernement entièrement social-démocrate », a noté le journal Berlingske.

« La raide Mette Frederiksen a eu son gouvernement, place à la réalité politique », a jugé le quotidien Politiken qui relève que « tous les désaccords sont dûment omis » dans la feuille de route.

Pour Berlingske, « la force du document est que Mette Frederiksen a réussi a conserver une marge de manoeuvre ».

« Les ornières verront donc rapidement la lumière du jour », a-t-il prédit citant la retraite anticipée, le logement et la défense comme de potentiels différends.

La presse a aussi relevé la quasi absence de financement précis de la future politique gouvernementale.

La « loi sur le budget nous attend au coin de la rue. Les priorités que nous aimerions avoir, par exemple dans le domaine de l’aide sociale, vont être financées couronne pour couronne », a défendu Mette Frederiksen.

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