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Dans l’Iowa enneigé, le précieux travail de terrain de militants passionnés

Sous la neige, dans le froid, des milliers de militants venus de tous les Etats-Unis sillonnent l'Iowa pour frapper aux…

Sous la neige, dans le froid, des milliers de militants venus de tous les Etats-Unis sillonnent l’Iowa pour frapper aux portes des habitants et faire connaître leurs candidats, témoins de l’importance cruciale dans la primaire démocrate de ce petit Etat qui votera le premier, lundi.

Portant un t-shirt jaune vif au nom du plus jeune candidat à la Maison Blanche, Pete Buttigieg, George Biagi vient d’arriver, avec de l’énergie à revendre, à l’aéroport de Des Moines, capitale de l’Iowa, depuis les contrées plus ensoleillées de la Californie.

Comme quelques autres 2.300 volontaires oeuvrant spontanément, sans lien officiel avec son équipe de , pour faire connaître l’ex-maire de South Bend à travers le pays, cet employé municipal de la ville de San Diego raconte qu’il a financé son voyage seul.

« On se concentre sur les premiers Etats » qui voteront dans les primaires démocrates, Iowa en tête, « parce qu’on se dit que si on peut faire un gros effet ici, alors tout va décoller et, on l’espère, il marquera l’histoire », explique-t-il.

Premier candidat ouvertement homosexuel ayant des chances de remporter la présidentielle américaine, Pete Buttigieg « a vraiment tout pour motiver: il est gentil, il est réfléchi, il s’exprime bien, c’est un ancien militaire, il représente un changement de génération et j’aime comme il parle de rassembler le pays », poursuit le Californien. « En tant qu’homme gay, Pete m’inspire ».

Arrivant cinquième dans les sondages nationaux et troisième dans l’Iowa, Pete Buttigieg figure dans le peloton de tête. Mais de plus petits candidats parviennent aussi à motiver leurs troupes.

– Congé sans solde pour Yang –

A 23 ans, c’est la première fois que Negede Tadesse voit la neige.

Transporté par le message de l’homme d’affaires Andrew Yang, il n’a pas hésité à prendre un congé sans solde de ses deux emplois –télé-marketeur et technicien en radiologie– pour quitter lui aussi la Californie.

Il est venu passer une dizaine de jours à frapper aux portes de centaines de démocrates qu’il espère convaincre que cet homme, encore inconnu du grand public il y a un an, est le meilleur pour défier Donald Trump lors de la présidentielle de novembre.

« Ce n’est pas facile pour moi, ce n’est pas comme si j’étais riche », confie-t-il à l’AFP depuis la ville de Council Bluffs. « Mais je crois en cette campagne et c’est notre unique chance… A condition de bien réussir ici ».

La proposition d’Andrew Yang d’instaurer un revenu universel mensuel de 1.000 dollars pour compenser les dégâts de la robotisation résonne au-delà des lignes partisanes dans l’Iowa, assure le jeune homme.

Et il se dit confiant pour le soir des « caucus », lundi, lorsque les électeurs démocrates se retrouveront dans 1.700 salles à travers l’Iowa pour choisir leur candidat en exprimant leur choix publiquement, en se regroupant d’un côté ou de l’autre d’une pièce.

– « Sur le pont » –

Si un candidat, sur la douzaine en lice, sortira bien sûr vainqueur, une bonne performance surprise peut aussi apporter un immense souffle aux plus petits prétendants à l’investiture démocrate.

C’est ce qu’espère Negede Tadesse, mais aussi Winston Taylor, 20 ans, un partisan de la sénatrice modérée Amy Klobuchar.

Etudiant en politique originaire, comme elle, du Minnesota, il a suspendu ses études pendant un semestre pour travailler pour son équipe.

« Amy est la seule selon moi qui puisse, en ces temps d’immenses divisions, tenir ses promesses », car elle a su au Sénat travailler avec des républicains pour faire avancer ses lois, explique-t-il.

La meilleure heure pour frapper aux portes, confie-t-il, c’est en début d’après-midi, quand il fait grand jour et un peu plus chaud dans cet Etat où la température plonge parfois sous les -15°C en journée.

Tout va se jouer sur la mobilisation lundi soir, notamment pour départager les deux grands favoris: le sénateur indépendant Bernie Sanders et l’ancien vice-président Joe Biden.

Il revient désormais aux volontaires et organisateurs de faire la différence. Et le temps presse dans cette dernière ligne droite, souligne Winston: « Tout le monde est sur le pont maintenant pour contacter autant de gens que possible ».

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